Publié le 8 août 2015

Malestroit. Ils viennent du monde entier construire des chalets en bois

La ville de Malestroit va bientôt disposer de ses propres chalets en bois qui devraient lui permettre, entre autre, de mettre sur pieds, un marché de Noël beaucoup plus attractif que celui de l’année dernière. Habituellement ces chalets sont loués. La ville a trouvé un moyen économiquement et humainement intéressant de se doter de son propre parc.

Tout est parti d’une idée de Michelle Le Sauter-Le Bel qui connaissait l’existence et l’action de Concordia, une association qui est née à la sortie de la seconde guerre mondiale autour de trois valeurs : paix, citoyenneté, tolérance.  Et pour faire vivre ces valeurs, les fondateurs -un anglais, un allemand et un français- ont décidé de lancer un chantier international réunissant des bénévoles de toutes nationalités.

Soixante-cinq ans après, Concordia existe toujours et continue de mener des actions autour de ces trois valeurs. Désormais ce sont des dizaines de chantiers qui sont réalisés par de jeunes bénévoles de toutes nationalités, partout en France et dans le monde. « Je me suis dit que ce serait peut-être une bonne idée d’associer les habitants et les associations de malestroit qui sont particulièrement dynamiques avec cette association. Que de cette rencontre ne pouvait naître que des choses bénéfiques… », explique Michelle Le Sauter-Le Bel. D’autant que Malestroit pouvait saisir cette opportunité pour créer un chantier international ayant pour but de construire les chalets dont elle a tant besoin.

Et voila comment tout est parti. Au printemps, le conseil municipal a validé le projet qui est donc désormais sur les rails. Le groupe de seize jeunes, venus du Mali, de Chine, du Japon, d’Espagne, de Taïwan, est à pied d’oeuvre depuis quelques jours avec pour mission la construction de 5 chalets d’ici la fin août. La mission n’est pas simple, car il y a beaucoup de travail à faire, les éléments des chalets devant être travaillés, mis en forme avant de pouvoir être assemblés. Mais visiblement, l’enthousiasme et l’optimisme sont de rigueur dans la petite équipe qui par ailleurs peut compter sur l’aide des habitants. L’animateur technique du groupe a d’ailleurs souligné le fait que certains étaient déjà venu donner un coup de main ou avaient prêté de l’outillage pour faciliter le travail des étudiants. Ces derniers décomposent leur temps en deux parties : le matin ils travaillent le bois et l’après-midi, ils partent à la découverte de la ville afin de mieux connaître la vie quotidienne de ses habitants. Il est d’ailleurs question qu’une visite guidée de la ville encadrée par des élus et notamment Jean Brook, parfaitement bilingue soit organisée pendant leur séjour.

Les étudiants ont posé un instant leurs marteaux pour venir participer à une petite cérémonie donnée en leur honneur sur la Digue par la municipalité. Dans son discours, Bruno Gicquello a rappelé la richesse du patrimoine historique de la ville et souligné sa modernité avec le Wifi gratuit et bien sur, désormais la maison des Lapins Crétins.

A noter que le groupe a vivement remercié la ville pour son accueil, puisqu’il est hébergé dans un gîte en dur. C’est presque du luxe.  « Le plus souvent c’est sous la tente… », témoigne une accompagantrice.

Un député multilingue

Quand on a face à soi, des jeunes qui viennent de tous les continents, il faut se faire comprendre. Rien de tel pour cela que l’anglais. Bruno Gicquello qui n’est pas très à l’aise dans la langue de Shakespeare joue sur du velours. Vendredi soir, il avait deux interprêtes pour traduire son discours dont Jean Brook, d’origine briannique (photo ci-contre). Il y avait, ce soir-là, un invité de marque en la personne de Paul Molac, le député dont on sait qu’il parle parfaitement le français, le gallo et le breton. Mais l’anglais alors? Il n’a pas hésité à se jeter à l’eau en prononçant son discours en anglais mêlé de breton… Le résultat est… Mais jugez-en vous-même en regardant cette petite vidéo :