Ploërmel Communauté

Publié le 19 juillet 2022

Ploërmel. Louise a eu droit à deux gâteaux d’anniversaire pour ses 100 ans

Ce sont 2 jours de fête qui ont été organisés à la maison de retraite Saint-Antoine en l’honneur de l’anniversaire d’une résidente, Louise Hugues, qui célébrait ses 100 ans ! 

L’animatrice Magali Gay avec le soutien d’André et d’Alain, 2 des fils de la résidante, a organisé une première après-midi de fête le dimanche 17 juillet en compagnie de toute la famille…

 Une seconde après-midi, ce lundi 18 juillet, a réuni le personnel et les autres pensionnaires autour de Louise, en présence de la proche famille et de personnalités qui ont été conviées et sont venues souhaiter santé et longue vie à la centenaire. Patrick Le Diffon, maire et président de la communauté de communes et le député Paul Molac étaient accompagnés par Chantal Nicolas, l’adjointe aux affaires sociales et vice-présidente du CCAS (Centre Communal d’Actions Sociales) étaient au rendez-vous.

Les invités ont été accueillis dans la salle d’animation bénéficiant de la climatisation, une installation indispensable en cette période de canicule. A la demande de Louise, une bénédiction a été célébrée par le Père Christophe Guégan, puis son parcours de vie a été relaté par son fils Alain, retenant ce siècle de transformations incessantes, qu’a traversé sa maman. Puis chacun et chacune a pu énoncer des souvenirs et des anecdotes, parfois croustillantes. Le député, proche de la famille, a rappelé le quotidien difficile des premières décennies de vie de Louise, sans confort, sans eau courante ni électricité parfois, sans voiture, le dur labeur des agriculteurs, la vie sous l’occupation avec ses tickets de rationnement qui ont perduré jusqu’en 1955, etc…

Quant à la directrice de l’établissement, Mélanie Baudin, elle a été très heureuse de célébrer avec Louise son premier centenaire…

 La pièce montée est ensuite arrivée sous les applaudissements de toute l’assemblée et le musicien et chanteur Marc Biderbost a animé le goûter avec son répertoire de chansons d’Edith Piaf et des Compagnons de la chanson. Il a même retrouvé un titre écrit en 1922 : Nuit de Chine, qu’une pensionnaire a fredonné…

Louise, une vie consacrée aux autres

Louise est née le 17 juillet 1922 à Ploeuc-sur-Lié, au village de Branlée, dans les Côtes du Nord (Côtes d’Armor). Ses parents sont agriculteurs propriétaires. Outre les travaux de la ferme, la maman de Louise est titulaire du Certificat d’étude et se rend utile auprès du médecin endossant, au besoin, le rôle d’infirmière et d’assistante lors des accouchements. Louise a un frère et une sœur, Albert et Marie-Sainte. Louise fait sa scolarité de 8 à 12 ans et aide à la ferme, comme tous les enfants à cette époque…

Pendant l’occupation, Louise fait la connaissance en 1943, de Jean Hugues, originaire de la même commune, de l’autre côté de la rivière. Ils ont tous les deux 21 ans. Ils devront attendre le 23 mai 1946 pour se marier, car plutôt que d’obéir et de partir en Allemagne pour le STO (Service du Travail Obligatoire), Jean fait le choix de servir son pays en rejoignant la résistance…

Après la guerre, le mari de Louise entre dans la gendarmerie et sa première affectation est à Caen, cette ville du Calvados qui a été entièrement détruite lors de la bataille de Normandie. Le couple est logé, comme l’ensemble de la population dans des baraquements provisoires. Loin de la campagne et de ses avantages, Louise connaît les tickets de rationnement à la ville. La vie de couple, heureuse cependant, ne durera pas longtemps, puisque Jean part 2 ans en Indochine. Louise, alors enceinte de 3 mois, repart vivre dans sa maison natale, occupée depuis par sa sœur Marie-Sainte et sa famille. Louise met au monde Jean-Claude, son premier enfant, le jour de ses 25 ans, le 17 juillet 1947. Au retour d’Indochine, le gendarme est affecté à Bayeux, toujours dans le Calvados. C’est là que naîtront 3 autres garçons : Daniel en 1950, Alain en 1951 et Christian en 1954. Jean est ensuite muté à la gendarmerie de Peillac, avant de rejoindre le 30 juin 1959, celle de Ploërmel, qui se trouvait aux Carmes, rue du Val. C’est ici que le 5ème fils et dernier enfant du couple voit le jour en 1960, André. 

Alain se souvient que sa maman a toujours été tournée vers les autres, toujours prête à rendre service à tout le monde. Il évoque aussi le souvenir de 2 enfants originaires de la banlieue parisienne, qui ont partagé le quotidien de la famille pendant 2 ans. La Ddass (aujourd’hui ASE, l’Aide Sociale à l’Enfance) avait placé ses enfants dans la famille, par l’intermédiaire du Secours catholique, à la demande de Louise, et avec l’acceptation du capitaine de gendarmerie. Pourtant Louise ne manquait pas d’occupations avec déjà 5 enfants et les travaux ménagers du quotidien…

Aujourd’hui, Louise Hugues est veuve depuis 20 ans. Elle est restée autonome, dans sa maison ploermelaise, jusqu’au mois d’août l’année dernière, quand elle a rejoint la résidence Saint-Antoine à 99 ans, en raison d’une perte progressive de la vue.

Louise est entourée de 9 petits-fils, d’une petite-fille et de 8 arrières-petits-enfants. Sur ces 5 fils, seul Jean-Claude l’aîné, qui était prêtre catholique, est décédé à l’âge de 51 ans. “Il aurait fêté aussi son anniversaire, ses 75 ans !”. Il reste le grand chagrin de Louise…

Parmi les 4 fils de Louise, tous sont en Bretagne, sauf Christian qui vit à la Réunion, mais qui a fait le déplacement pour la circonstance. Quant à la maison familiale à Ploeuc-sur-Lié (aujourd’hui Ploeuc l’Hermitage), où est née Louise, elle est restée dans la famille, puisque c’est un de ses neveux (fils de Marie-Sainte) qui y vit…