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Morbihan

Publié le 28 octobre 2024

Morbihan. Un an après, Orange tire les leçons de la tempête Ciaran

Il y a un an presque jour pour, la tempête Ciaran frappait la Bretagne, laissant derrière elle un champs de désolation. Un évènement climatique hors norme. « Le plus sévère qu’ai connu la Bretagne depuis la tempête de 1987 avec des rafales à plus de 160 km/h sur le nord du Morbihan », souligne Damien De Kerhor, délégué régional Bretagne de l’opérateur Orange qui dresse un bilan de cet évènement. Derrière la tempête le spectacle est désastreux avec des arbres arrachés et des réseaux électriques et téléphoniques anéantis. Mais ce n’était que le début d’un hiver également hors norme. « Il y a eu 6 autres tempêtes qui ont achevé de faire tomber les arbres qui restaient encore debout après Ciaran. C’est en hiver au cours duquel on a enregistré le plus de vent fort. On a dénombré 73 jours… », souligne Damien De Kerhor. Le 2 novembre au matin, le bilan est terrible pour l’opérateur Orange : 3000 poteaux sont cassés et doivent être changés, 63 000 clients sont privés de téléphone fixe, 116 000 sont sans téléphone mobile. « Le réseau de téléphonie mobile a plutôt bien résisté au vent mais il souffre d’un manque d’électricité », rapporte Damien De Kerhor.

Un défi hors norme

Commence alors un chantier lui aussi hors normes pour Orange qui avait pourtant anticipé en raison des alertes, mais… « On n’a jamais connu une panne aussi importante dans le Morbihan mais aussi dans tout l’ouest de la France. Nous avons du multiplier par 8 nos capacités de plantation de poteaux, un véritable tour de force! ». Des renforts venus de toute la France affluent vers la Bretagne et travaillent sans interruption. En deux semaines, 90% des clients ont retrouvé du réseau mais les derniers ont du patienter jusqu’à l’été dernier. Des « artères » (ndlr : des centaines de mètres de lignes) sont détruites en plusieurs endroits et plus de 1000 kilomètres de câbles -dont un quart dans le Morbihan- doivent être reconstruit alors même que Orange s’apprête à arrêter le cuivre d’ici 2030… Et, autre élément inédit, « atypique » pour reprendre les termes de Damien De Kerhor, l’opérateur doit réparer simultanément deux réseaux : le cuivre et la fibre.

Tout est dans la démesure : l’étendue et la gravité des dégâts, l’ampleur du chantier, les difficultés d’approvisionnement puisque les usines travaillant le cuivre réduisent leur production en vue de l’arrêt proche de cette technologie, et il faut trouver dans l’urgence des milliers de poteaux… Sans parler des dispositifs nécessaires pour assurer la continuité de service comme la distribution d’Airbox (petits boitiers qui permettent d’avoir de la connexion internet à partir du réseau mobile) ou de données data en compensation. « On a réussi à faire tout ça très vite… », indique Damien De Kerhor.

Les leçons de la tempête

Mais cet incident exceptionnel est susceptible, hélas, de se reproduire. Et l’opérateur a cherché à en tirer les leçons et plusieurs mesures ont été prises ou sont en cours de réflexion.

Orange dispose déjà d’un système complexe permettant de faire des diagnostics, mais qui a montré ses limites. Alors il va le renforcer pour qu’il puisse être pleinement efficace en cas de crise majeure. En parallèle, il va améliorer la souplesse de fonctionnement de ses équipes et de ses partenaires avec une approche géographique. L’autre défi est aussi de mettre en place une organisation qui permettre d’accroitre la capacité des équipes à réaliser des vérifications sur le terrain, ce qu’elles font déjà, mais là il s’agit de déployer la même expertise mais sur plusieurs milliers de kilomètres par jour.

La tempête Ciaran a aussi mis en évidence la lourdeur des démarches administratives qui constituent un frein aux interventions des techniciens. Avant de pouvoir effectuer des réparations en bord de route, par exemple, ils doivent obtenir des autorisations. Un travail est en cours pour tenter d’obtenir un assouplissement de ces règles pendant les périodes de crise majeure.

Elagage : une nécessaire prise de conscience citoyenne

Au fil des années, l’opérateur constate que les travaux d’élagage sont de moins en moins bien fait et que de plus en plus les végétaux de rive sont laissés à l’abandon et se développent anarchiquement au-dessus des câbles. « C’est un vrai sujet de prise de conscience citoyenne. C’est très important d’entretenir les haies, de procéder à l’élagage régulier des haies, de planter des arbres qui soient adaptés à ces contraintes », insiste Damien De Kerhor.

Le fléau des vols de câbles

Les vols de câbles se multiplient à un rythme qui devient problématique. Depuis le 1er janvier de cette année, une cinquantaine de vols ont été recensés dans le Morbihan avec une pointe au printemps. Ce sont 17 kilomètres de câbles qui ont ainsi été dérobés, ce qui mobilise les techniciens et génère de fortes perturbations sont souffrent les usagers. Un phénomène que même la mobilisation des gendarmes ne parvient pas à enrayer. Toutefois, Damien De Kerhor, laisse entendre que de nouvelles stratégies se mettent en place qui pourraient sérieusement compliquer la vie des voleurs…

Des innovations au bénéfice des victimes de coupures

Dans toutes ces situations de crise, il y a les usagers qui se retrouvent du jour au lendemain sans téléphone. Et notamment celles et ceux qui n’ont pas d’autres moyens de communication que le bon vieux téléphone fixe. Ils ne sont pas nombreux mais représentent quand même 3 à 4 % de la population, surtout dans les zones rurales. « On a prêté des téléphones mobiles très simples d’utilisation mais on s’aperçoit que ces utilisateurs ne parviennent pas à les utiliser… », constate Damien De Kerhor.

Alors les chercheurs ont trouvé une autre solution ingénieuse qui pourrait résoudre ce problème. « Nous avons développé un petit boitier qui a été mis en service il y a quelques semaines qui se connecte sur le réseau satellitaire. Le client peut brancher sur ce boitier son téléphone classique et donc ne pas être perturbé dans ses habitudes quotidiennes. »

Mais ce n’est pas tout. Afin de pouvoir rétablir un réseau provisoire même dans les secteurs où tout a été détruit, Orange a imaginé des « Safety case », c’est à dire des blocs de taille variable alimentés par batterie donc autonomes et qui sont connectés sur le satellite. Ils permettent ainsi de recréer « une bulle wifi » qui permet notamment de redonner des moyens de communication aux équipes de secours.

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