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Morbihan

Publié le 22 mai 2024

Morbihan. Rassemblements samedi : pourquoi la FCPE mobilise contre le « choc des savoirs »

Ce samedi, dix organisations du monde enseignant se mobilisent pour s’opposer au « choc des savoirs ». Réunies en conférence de presse ce mercredi après-midi, elles appellent à manifester ce samedi à Vannes et Lorient. En effet, cet ensemble de mesures voulu par le gouvernement suscite colère et indignation chez les enseignants, mais aussi chez les parents d’élèves. Comment expliquer un tel refus ? Maud Le Roscouët, présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du Morbihan (FCPE) nous éclaire sur les lourdes conséquences de ces mesures.

Une attaque frontale à l’Ecole publique. Parmi les mesures les plus contestées du « choc des savoirs », le tri des élèves par groupes de niveaux. « Cela va complètement à l’encontre de la réalité du terrain ». La présidente de la FCPE dénonce un projet contre-productif. « Cela ne va pas permettre à ceux qui sont regroupés dans des groupes de niveaux faibles de progresser puisqu’ils n’auront plus l’aide des autres et cela va retirer aux meilleurs des moyens et options d’apprentissages ». Au-delà d’un tri inefficace pédagogiquement, Maud Le Roscouët souligne l’incohérence d’une assignation à la même place durant toute la scolarité : « Ce n’est pas parce qu’on est, à un moment donné, un peu en difficulté dans le système scolaire que l’on va tout le temps l’être ».

Selon les organisations, il s’agit là d’un retour en arrière avec des mesures allant à contre-sens de la pédagogie actuelle. « En plus d’engendrer du stress, le tri par groupes de niveaux va entraîner la rivalité entre les élèves, là où, en ce moment, on recherche plutôt l’entraide et la coopération ». Cela sans compter le risque de harcèlement, combat pourtant prioritaire de l’Education Nationale.

Un « choc des moyens » contre le « choc des savoirs »

Toujours selon les organisateurs de cette mobilisation de ce samedi partout en France, ce projet de réforme met en péril soixante ans de démocratisation scolaire. « Il y a cinquante ans, il y avait seulement 30 ou 40% des jeunes qui arrivaient en troisième. Il y avait une sélection. Maintenant, tout le monde arrive en troisième. Grâce à cela, le niveau scolaire et la réflexion augmentent. Avec ce « choc des savoirs », on va se remettre à trier dès la sixième voire avant ». Les programmes scolaires, en cours de réécriture pour la rentrée prochaine, ne s’adapteraient plus, selon les organisations au rythme de chacun. Ce « choc des savoirs » ne fait pas seulement débat. Fait rare, il provoque l’opposition unanime des enseignants, des parents d’élèves et même des organisations lycéennes. « Ce ne sont pas seulement des enseignants qui seraient contre car ils préféreraient d’autres méthodes. Ce ne sont pas seulement des parents qui seraient contre pour des raisons x ou y. C’est une unanimité de tous », souligne Maud Le Roscouët.

La mobilisation de samedi promet d’être massive dans tout le pays. En premier lieu, ses organisateurs réclament un retrait de toutes les mesures du « choc des savoirs ». Leur seconde revendication fait écho au nom du projet de réforme controversé. Elles réclament en effet un « choc des moyens ». « C’est tout ce qui permet à l’Ecole publique de fonctionner », explique Maud Le Roscouët. « Ce sont des moyens humains et financiers. Cela fait des années que l’on demande une baisse d’effectif dans les classes. La France a les effectifs les plus chargés de l’OCDE. Et là, c’est l’inverse qu’ils nous proposent. ».

« On demande aux établissements de ne pas appliquer cette réforme »

Maud Le Roscouët, présidente de la FCPE du Morbihan

Ces représentants du monde enseignant tirent la sonnette d’alarme en affirmant que l’Ecole publique serait « au bord de l’effondrement ». Leurs revendications ne se limitent pas à la baisse d’effectif par classe. La présidente de la FCPE souligne la nécessité d’un « travail sur le climat scolaire, sur l’accompagnement des jeunes, sur la présence de plus d’adultes en s’appuyant sur la co-éducation ce qui passe par la revalorisation de la place des parents et des représentants de parents d’élèves ». Selon
elle, l’urgence ne concerne pas seulement l’Ecole publique notamment au sujet de la santé mentale des jeunes.

Face à l’augmentation des effectifs, à la réduction du nombre d’enseignants et à la mise en place de programmes qui ne permettront pas à tous de suivre, Maud Le Roscouët résume le ressenti des représentants du monde de l’enseignement : « On va à l’envers, c’est néfaste ». Cette mobilisation ne se limite pas aux rassemblements prévus ce samedi. « On demande aux établissements de ne pas appliquer cette réforme et d’utiliser l’autonomie de leur établissement. Elle peut être décidée en conseil d’administration. L’objectif est de mettre en place des dispositifs qui feront réussir tout le monde plutôt qu’une réforme néfaste. ».

Appel à la mobilisation ce samedi à 10h30, à l’Orientis à Lorient et place de l’Hôtel de Ville de Vannes.

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