Oust à Brocéliande

Publié le 3 janvier 2024

Malestroit. Pour les pêcheurs, la future passe à poisson est mal placée

Ils ne sont pas contre le projet de passe à poisson, au contraire. Mais les pêcheurs de Malestroit s’insurgent contre le positionnement de cet équipement et expriment leur colère de ne pas avoir été associés à l’étude. La réalisation de passes à poissons est un des outils mis en oeuvre pour rétablir la continuité écologique, c’est à dire, entre autre, la libre circulation des poissons migrateurs.

Cela suppose la suppression des obstacles au passage des poissons soit par leur élimination où la réalisation de structures permettant leur contournement. C’est ce qui est projeté à Malestroit. La passe à poisson serait réalisée sur le déversoir de l’ancien moulin Guéguen. « Nous sommes favorables à tous travaux faits sur les cours d’eau pour faciliter la remontée des poissons et leur libre circulation. Nous réagissons à ce projet car il va impacter le loisirs pêche sur plusieurs dizaines de mètres… », explique Pierre Jan, le président des Pêcheurs malestroyens, ulcéré d’avoirs découvert le projet il y a peu de temps alors que les études datent de plus d’un an. « Si nous avions été contactés et informés de ce projet nous aurions pu expliquer que l’endroit choisi n’est pas le bon… », ajoute Pierre Jan qui fait état d’une parfaite connaissance du secteur acquise par ses 50 ans de membre de l’AAPMA. Ce qui lui permet d’avancer une autre solution. « Le bras de la vieille rivière qui se jette en aval du pont Guillery aurait été le plus approprié pour ce projet », avance-t-il, expliquant que ce petit barrage est équipé d’une coursive qui a été murée en son temps pour amener plus d’eau au moulin. Son aménagement constituerait, selon les pêcheurs, une passe à poisson naturelle sans doute moins coûteuse que le projet envisagé par la Région. Outre l’impact sur l’activité pêche dont ils sont les défenseurs, les pêcheurs malestroyens dénoncent les conséquences paysagères de ce projet. « On n’a pas le droit de laisser défigurer le site le plus visité et photographié de notre petite cité de caractère… », s’emporte Pierre Jan qui espère obtenir le déplacement de cette passe à poissons. Il n’est pas le seul. Au mois de mars dernier, le maire de Malestroit s’est également opposé à la réalisation de ces travaux par un arrêté.

Dans un rapport, la direction des territoires et de la mer -donc les services de l’Etat- expriment également des réserves. « Il n’est pas question de remettre en cause le bien fondé de l’ouvrage mais d’alerter sur les conditions nécessaires à son insertion », précise le document soulignant qu’il s’agit « d’un très beau site qu’il est essentiel de préserver ». Ce rapport souligne notamment des points de vigilance sur « la localisation précise -de l’ouvrage- dans le coude de la rivière » et la taille et le choix des matériaux utilisés. L’ébauche du projet prévoit en effet une sorte de canal en béton assez disgracieux, il faut le reconnaître. Il y a un an, le coût du projet était estimé à un peu plus de 400 000 euros TTC. Selon les pêcheurs le projet alternatif qu’ils suggèrent pourrait être aussi efficace, plus esthétique, sans impact sur l’activité pêche et… plus économique.

Nous sommes en attente des explications des services de la Région que nous avons sollicités, notamment sur le calendrier du projet.