Oust à Brocéliande

Publié le 8 octobre 2023

Monteneuf. Organisée par l’AMADAR, une soirée conviviale et fraternelle avec les demandeurs d’asile

Voilà sept ans déjà que l’Association Monteneuvienne d’Aide aux Demandeurs d’Asile et aux Réfugiés existe. Présidé par Daniel Huet – ancien maire de Monteneuf-, l’organisme a été créé après le lancement du dispositif CADA, (Centres d’Accueil de Demandeurs d’Asile), soutenue par l’association Coallia à Guer. Sept ans que l’association œuvre pour divertir et intégrer les réfugiés en demande d’asile. Ce samedi 7 octobre, une soirée était organisée par le collectif et les anciens et actuels demandeurs d’asile. Un moment de convivialité ouvert à tous les Monténeuvien(ne)s.  

Un collectif qui opère pour l’intégration sociale des réfugiés

“On a créé une association pour les accompagner dans leur quotidien”, explique Daniel Huet. L’association Monteneuvienne réunit une douzaine de bénévoles actifs et une quarantaine de sympathisants. “Il n’y a pas seulement la présence effective sur le terrain”, souligne une bénévole. Car le bénévolat peut aussi se faire par l’apport de matériel lors des travaux collectifs réalisés par AMADAR. Ramassage de pommes, trajets vers des grandes villes, apprentissage du français, l’association déploie tout un panel d’ateliers pour que les demandeurs d’asile s’intègrent plus facilement au sein du territoire.  

“C’est un soutien moral. On apprend beaucoup de choses de notre côté. On a des gens qui racontent leur récit, leur traversée de la Méditerranée, c’est dramatique”, relate Daniel Huet. Pourtant, le président de l’association remarque que l’espoir se lit toujours dans leurs yeux. Marie, une bénévole souligne elle aussi, leur volonté de se tourner vers de nouveaux horizons. “On sent que ce qu’ils attendent de nous c’est de les prendre tels qu’ils sont, de commencer une nouvelle vie sociale sans oublier l’ancienne”. Investie depuis sa création, cette bénévole organise des trajets avec son mari pour les exilés. Car en dépit de la situation rurale de Monteneuf, les demandeurs d’asile n’ont pas accès aux infrastructures nécessaires pour leurs démarches administratives, où pour se rendre à des associations alimentaires par exemple. “Ça permet de connaître des gens, de découvrir” déclare Marie. 

Des projets en têtes pour les réfugiés  

Quand bien même le profil des exilés est différent, l’objectif de chacun d’entre eux est le même. Celui d’échapper aux crises que traversent leur pays d’origine, et de se tourner la page d’une nouvelle vie. Lors de la soirée, il y avait Jamel, originaire du Sahara Occidental et en pleine procédure de demande d’asile. Il se souvient encore de son arrivée à Monteneuf. “C’est calme, c’est tranquille, mais il y a un problème de transport. Mais il y a beaucoup de bénévoles”, reconnaît-il. En plein apprentissage du français grâce à AMADAR, ce dernier confie qu’il souhaiterait s’installer à Rennes par la suite. “Après les papiers je ferai une formation de plombier.” À ses côtés se trouve Mohamed. Parti d’Asie mineure, ce réfugié est arrivé en France il y a 14 mois. Cet homme de 29 ans n’est plus en demande d’asile, et est à présent autonome. “Maintenant j’habite à Bellevue, avant j’habitais à Monteneuf. Je travaille à Mix Buffet.” Pour un autre réfugié à présent détenteur de papiers, son arrivée à Monteneuf il y a un an était similaire à celle des autres. “J’étais perdu, avoue t-il. J’étais un peu choqué à l’idée de me retrouver dans une petite commune”, alors que son parcours ne se faisait que dans de grandes villes. Durant son année où il était en demande d’asile, ce dernier s’occupait en œuvrant pour diverses associations. “J’ai travaillé pendant un an en tant que bénévole. L’intégration n’a pas été difficile vu que je parle français et qu’on est accompagné par le CADA”, témoigne-t-il. Si l’avenir le permet, ce jeune souhaiterait réaliser une alternance dans le domaine de la conception 3D. 

Cette soirée a attiré de nombreux participants venus soutenir l’association et les réfugiés. Autour du plat préparé par le restaurant de Monteneuf, l’ambiance était joviale. Les bénévoles ont eux aussi concocté des mets, tandis que des musiciens sont venus animer la soirée, et faire découvrir les musiques traditionnelles de la région. Un moyen chaleureux de tisser, si ce n’est de conserver le lien qui s’est crée entre les nouveaux arrivants et les Monteneuvien(ne)s.