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Morbihan

Publié le 10 août 2023

Morbihan. Comment les services de la préfecture surveillent le bien-être animal

Vous ne verrez pas leurs visages ni leur nom. Ces agents de la préfecture du Morbihan sont contraints à l’anonymat, parce que compte tenu de leurs missions ils sont régulièrement confrontés à de graves menaces. Leurs missions, elles consistent à veiller à ce que tous les élevages animaliers respectent le bien-être des animaux et la législation qui encadre ces activités. Leur champ d’activité est vaste puisqu’il concerne aussi bien les élevages de bovins, de porcs, de volailles que les pensions qui gardent vos animaux de compagnie. Ce jeudi matin, 3 des 21 agents du service de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la préfecture se présentent au portail d’une pension canine d’Elven.

Ici, c’est un peu le paradis des chats et des chiens en vacances. Fox Trotte compte 20 boxes pour les chiens et 10 pour les chats qui affichent complet pendant l’été, pic de fréquentation. Tous les animaux disposent d’une fenêtre qui leur permet de voir l’extérieur. Chaque boxe de chat ouvre sur une courette. Un équipement conforme à la législation que rappelle cet agent de la DDPP: un espace de 2m2 pour que les chats puissent se dégourdir les pattes, des jeux et un arbre à chat. Le premier contrôle est sensitif et porte sur le visuel et l’olfactif. Au premier coup d’oeil, les agents voient si l’endroit est propre et entretenu. les chiens doivent disposer de 5 m2, avoir de l’eau propre à disposition, un couchage surélevé du sol et bénéficier de deux sorties par jour. A la pension d’Elven, les chiens sortent 4 fois par jour dans la vaste prairie mais aussi dans la forêt, toujours en liberté. Et ils ont de la place: près de la moitié des 5 hectares du site est consacré à ces sorties quotidiennes…

Pour les trois agents de la préfecture, cette visite n’appelle aucune remarque particulière. le site est conforme et les animaux y sont bichonnés. « C’est d’ailleurs le cas, la plupart du temps… », explique l’une d’entre elles. Il y a bien sur les exceptions à la règle qui débouchent alors sur des sanctions. Les visites de contrôle des établissements professionnels font partie de leurs missions régulières qu’elles effectuent bien sur de manière inopinée. Parfois elles interviennent chez des particuliers après des signalements de potentiels mauvais traitements, mais c’est alors dans le cadre d’une démarche commune avec les élus locaux voire les forces de l’ordre.

« C’est rassurant pour les propriétaires d’animaux de compagnie de savoir que les pensions auxquelles ils confient leurs compagnons sont contrôlés. Quelque part cela participe à la lutte contre les abandons qui est un fléau de l’été… », ajoute l’une d’elles. La législation s’est renforcée dans ce domaine pour éviter les achats impulsifs d’animaux qui débouchent sur ces abandons. Désormais tout achat d’un animal de compagnie que ce soit auprès d’un élevage ou d’un particulier doit faire l’objet de la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance, 7 jours avant l’achat. Ce délai donne le temps de la réflexion à l’acquéreur d’autant que le document liste une série de contraintes liées à la possession d’un animal: ses besoins, les coûts d’entretien (nourriture, vétérinaire…), les conditions nécessaires de son hébergement. Cependant, les abandons se multiplient aussi désormais en raison de la crise économique. Tous les refuges confirment être confrontés à une explosion de ce phénomène. Les familles sont confrontées à une hausse des frais vétérinaires, du prix des aliments sur fond de hausse généralisée du coût de la vie, et choisissent d’abandonner leur animal.

Fox Trotte, une colonie de vacances pour chiens et chats

La pension Fox Trotte est dirigée depuis 20 ans par Yves et Sylvie Rusquet. L’histoire d’une passion qui remonte à l’enfance. « J’ai toujours eu une passion pour les fox et au lycée j’avais déjà en tête l’idée de créer une pension qui s’appellerait Fox Trotte », explique Yves Rusquet, un ploërmelais d’origine. Créée il y a 20 ans, la pension chouchoute ses pensionnaires. « On tient à garder notre dimension et notre ambiance familiale. On est l’équivalent pour les chats et les chiens d’une nourrice agréée pour les enfants… », explique-t-il. D’ailleurs, ils sont fiers de la fidélité de leurs clients qui leur confie leur animal pour des séjours d’une semaine en moyenne. « Pour certains, on accueille la 3è génération d’animaux… ».

Plutôt qu’une nurserie, la pension donne plutôt l’impression d’une joyeuse colonie de vacances. Sylvie s’occupe des chats, Yves des chiens. Avec leur expérience, l’un comme l’autre sont capables de comprendre la personnalité des animaux qu’on leur amène en quelques minutes. Mais il leur faut aussi gérer le stress des propriétaires qui leur confient leur animal. « C’est la première fois qui est la plus difficile. mais on leur envoie régulièrement des photos et même des vidéos de leurs animaux pour les rassurer… », explique Sylvie. Des maîtres qui ont parfois une vision un peu tronquée du caractère de leur animal. « Parfois on nous dit qu’il ne faut pas les sortir. Pourtant le chien s’en donne à coeur joie avec ses copains. Les chiens aiment vivre en groupe. Souvent, ces maîtres s’étonnent de les retrouver débordant de vitalité et de joie de vivre après leur séjour chez nous… Il faut faire preuve de beaucoup de patience avec les maîtres », s’amuse Yves. Il observe attentivement le comportement de chacun de ses pensionnaires et se dit fier de ne jamais les promener en laisse pour qu’ils profitent pleinement de l’espace, soigneusement clôturé, ce qui est d’ailleurs aussi une obligation.

Au fil des années, ils voient évoluer le profil de la clientèle. « Aujourd’hui, le profil type ce sont de jeunes couples avec des enfants qui ont un labrador ou un berger australien… », résume Yves Rusquet. C’est un métier qui ne peut être qu’une passion pour les animaux en général, car les contraintes sont fortes. « On est une petite structure, alors on est ouvert toute l’année. Bien sur, on travaille dans notre jardin, mais on n’a jamais de week-end », relativise-t-il. 

Pendant l’été, le couple est aidé par Laurette, une stagiaire diplômée de la maison familiale de Guilliers, qui prépare des formations dans ce domaine d’activité…

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