Publié le 18 octobre 2018

Ploërmel. Sécurité routière : la Mission Locale montre l’exemple

« La sécurité routière, c’est une priorité absolue au niveau national mais aussi dans le Morbihan. Nous déplorons déjà 38 morts sur les routes du département depuis le 1er janvier (ndlr: contre 32 en 2017). C’est alarmant, dramatique. le préfet est déterminé à tout mettre en oeuvre pour inverser cette tendance », commente Véronique Solère, directrice de cabinet du préfet du Morbihan.

Ce jeudi après-midi, elle est venue tout spécialement à la Mission Locale visiter les différents ateliers mis en place par cette structure dans le cadre d’une journée dédiée à la sécurité routière. C’est une initiative unique dans le Morbihan et qui pourrait faire école. Pour la première fois, des jeunes du dispositif Garantie Jeunes venus de Lorient, Pontivy et Auray y participaient. Le signe de l’intérêt que suscite cette expérience pour les pouvoirs publics. Il y a deux ans, le préfet Raymond Le Deun était longuement venu découvrir le fonctionnement de cette journée qui l’avait impressionné. Un intérêt partagé par Véronique Solère. « Les ateliers sont très pratiques et traitent de sujets qui touchent directement à tous les aspects de la vie quotidienne avec des outils très parlants. Et ce qui est intéressant c’est de voir que les jeunes participent activement aux échanges… », souligne la directrice de cabinet qui a été reçue par Marie-Hélène Herry, conseillère départementale, présidente de la Mission locale, Maryvonne Prioux, vice-présidente de Ploërmel communauté, secrétaire de la Mission locale, plusieurs élus relais du territoire et Anne-Yvonne Malodobry, la directrice.

Cette journée sécurité routière a été mise en place à partir d’un traumatisme. Une année noire qui avait vu la mort de trois jeunes du territoire sur les routes. Et elle a perduré dans le temps et vient s’inscrire en complément des missions fondamentales de la Mission Locale en faveur de l’emploi des jeunes ou de leur insertion dans la vie active.

Ce jeudi, elle a rassemblé 80 jeunes qui ont circulé d’ateliers en ateliers. Risques liés à la consommation de produits psycho actifs, notamment lors d’une soirée, conséquences juridiques des conduites addictives, des simulateurs de conduite, de consommation d’alcool, l’initiation aux gestes qui sauvent. Des expériences qui prennent parfois un aspect très spectaculaire avec notamment une voiture reconstituant un choc frontal ou des lunettes simulant un état d’ivresse…

Ces ateliers fonctionnent grâce à l’implication de plusieurs partenaires fidèles de la Mission locale: Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, la gendarmerie, Agir pour la sécurité routière, Douar Nevez, les sapeurs-pompiers. Et c’est la qualité pédagogique des intervenants qui marque. De vrais spécialistes doublés d’une dimension éducative et humaine qui se mesure à la spontanéité avec laquelle le dialogue s’instaure avec les jeunes. Un aspect qu’a d’ailleurs souligné la directrice de cabinet du préfet.

Celle-ci a insisté sur la détermination de la préfecture à faire reculer l’accidentalité dans le Morbihan en utilisant avec fermeté les deux leviers habituels: prévention et sanction.

Une attention particulière va être portée sur les phénomènes aggravants décelés par les forces de l’ordre, souligne-t-elle. Il y a évidemment en tête la vitesse excessive, l’alcool et les stupéfiants. Mais de nouveaux phénomènes progressent d’une façon inquiétante dans la mortalité routière du Morbihan: le téléphone portable au volant, l’inattention due à une activité autre que la conduite, la somnolence, le refus de priorité, la conduite irresponsable, la distraction…

Dans un communiqué récent, le préfet du Morbihan lançait un appel à la vigilance alors « qu’avec l’arrivée de l’automne et, prochainement, le passage à l’heure d’hiver, une dégradation des conditions météorologiques va intervenir, augmentant par là même les risques d’accidents de la route ».