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Oust à Brocéliande

Publié le 14 octobre 2018

Saint-Marcel. L’émouvante inauguration de l’espace Emile Morel

« J’aime à le répéter et l’affirmer, pour nous habitants de Saint-Marcel, la mémoire des évènements de juin 1944 fait partie de notre identité, notre patrimoine communal, j’ose dire notre ADN », déclarait, samedi matin, Marie-Hervé Jeffroy en marge de l’inauguration de l’espace Emile Morel. La cérémonie émouvante s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités: les familles d’Emile Morel, d’Eugène Fablet, de Suzanne Bouvard-Latapie et d’Annic Philouze, Cyrille Le Vély sous-préfet, Florence Prunet conseillère départementale, Jean-Luc Bléher président de la Communauté de Communes, anciens combattants et porte-drapeaux.

Depuis plus d’un an, la municipalité travaille à l’aménagement de plusieurs monuments dédiés à la mémoire des victimes civiles ou des résistants de la dernière guerre mondiale. « Les habitants de Saint-Marcel peuvent ainsi s’approprier l’histoire de leur commune et les visiteurs du musée se rendre sur les lieux mêmes des évènements. Depuis le réaménagement des stèles, nous constatons une forte affluence et les personnes sont de plus en plus nombreuses à s’y arrêter », constate le maire.

Emile Morel fait partie de ces soldats de l’ombre qui ont payé de leur vie notre liberté en participant aux combats du maquis en juin 1944, avant d’être arrêté, martyrisé, torturé puis fusillé au Fort de Penthièvre le 13 juillet 1944. La stèle inaugurée samedi lui rend hommage mais elle est aussi dédiée à trois Marcelais déportés dans ces camps de concentration : Suzanne Bouvard-Latapie, Annic Philouze et Eugène Fablet.  Tour à tour, Jacques Mainguy, Yannick Thibault et Marie-Hervé Jeffroy ont retracé l’histoire respective de ces quatres martyrs.

« Comment décrire, par des mots l’indescriptible, l’inconcevable, les humiliations, les coups, la torture, les maladies, le froid, la faim, la soif, la mort, les expériences médicales? Chaque mort était une victoire nazie et nous nous disions qu’il fallait survivre pour révéler à l’humanité les horreurs de la barbarie de l’Allemagne hitlérienne. Comment pourrons-nous transmettre aux autres et être surs qu’ils comprendront ce que nous-mêmes nous avons eu tant de difficultés à comprendre ». Les propos d’Annick Philouze repris par Marie Hervé Jeffroy font froid dans le dos tout comme cette citation de Suzanne Bouvard Latapie : « les Allemands nous traitaient comme des animaux, nous étions devenues des brutes comme eux, je pense qu’ils auraient gagné mais nous avons conservé nos sentiments humains de solidarité, d’entraide et nous les avons vaincus. »

Elue à Saint-Marcel durant plusieurs années, Suzanne Bouvard Latapie est décédée le 23 octobre 1992. Annic Philouze est quant à elle décédée le 6 décembre 2017 à l’âge de 99 ans. Eugène Fablet, rescapé du camp de Rawa-Ruska, a été démobilisé le 22 juin 1945 et a pu rejoindre sa famille à Saint-Marcel.

Hommage à Gaby Pierre

A l’occasion de cette cérémonie, Marie-Hervé Jeffroy a tenu une nouvelle fois à saluer l’implication de Gaby Pierre « soucieux de la transmission de la mémoire de l’histoire de Saint-Marcel ».

« Depuis septembre 2017, tu as travaillé sans relâche sur les quatre stèles, en y mettant toute ton énergie. Avec plusieurs autres bénévoles, Yves Baconnais, Jo Binard, Jean-Claude Clodic, Anthony Le Roux, Eric Fablet, vous avez oeuvré sans ménager vos efforts. Plusieurs élus ont également retroussé leur manches pour réaliser ce beau lieu de recueillement», a-t-elle inisté.

« Quelle leçon pour nous aujourd’hui d’humilité, de courage, d’abnégation et de vivre ensemble qui manque cruellement vous nous donnez Madame Le Maire ! Vous avez écouté, analysé, et quel hommage vous rendez à Emile Morel et aux trois martyrs déportés de notre commune ! Merci aussi à Jacques Mainguy qui a toujours répondu présent et à Marie-Annick Legrand», répond Gaby Pierre. De son côté Jean-Luc Bléher, président d’Oust à Brocéliande Communauté a encouragé « les jeunes à bien retenir la leçon d’aujourd’hui. Un exemple de dépassement de soi et d’engagement » et a rappelé que le musée rénové devrait ouvrir en 2021.

« Saint-Marcel n’est pas une commune comme une autre. Nous nous réjouissons d’avoir en perspective l’ouverture d’un nouveau musée. Avec modernité, nous devons arriver à cette résistance à laquelle nous faisons référence. Elle doit s’incarner dans d’autres combats », estime le sous-préfet Cyrille Le Vély. Quand à la conseillère départementale, Florence Prunet, elle a tenu à saluer l’implication des élus de la commune et des bénévoles pour faire survivre le devoir de mémoire.

Un lieu dédié au devoir de mémoire

L’espace du lieutenant Emile Morel, est situé entre le centre bourg et le musée de la Résistance, près de l’école et du terrain multisports. « Il rappellera aux générations futures l’héroisme de ce Marcellais et le vécu des déportés. il pourra susciter une réflexion civique chez les jeunes dont les clés de l’histoire, notamment l’histoire des mémoires de la Résistance et de la déportation, pourront être transmises par les parents, les enseignants, les bénévoles. Le devoir de mémoire passe aussi par la pédagogie auprès des plus jeunes », espère Marie-Hervé Jeffroy.

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