Josselin. Josselin Porc Abattage : des symboles derrière les médailles
Un vrai marathon… Eric Leroy, le directeur du site de Josselin Porc Abattage (JPA) a…
Accueil / Ploërmel Communauté /
Publié le 18 juin 2018
Comment trouver du personnel? C’est le casse-tête auquel sont confrontées la plupart des entreprises du bassin d’emploi de Ploërmel et plus largement du grand ouest de la France. Tous les secteurs d’activités sont concernés et toutes les entreprises quelle que soit leur taille. La situation continue de se tendre puisque le taux de chômage du bassin de Ploërmel est tombé sous la barre des 7% (6,9%) et se rapproche donc d’une situation de plein emploi, estimée aux alentours de 5%.
Cette situation est préoccupante pour bon nombre d’entreprises. C’est le cas de JPA, le plus gros employeur du Pays de Ploërmel qui depuis des mois tire la sonnette d’alarme sur ses difficultés à recruter. Cette entreprise emploie aujourd’hui environ 850 salariés dont 250 ont des prestataires de service et des intérimaires spécialisés. Or, JPA est confrontée à deux problèmes majeurs. La courbe de l’âge qui montre qu’un tiers des employés partira en retraite dans les 5 ans qui viennent ce qui compte tenu de la situation de l’emploi, préfigure de grosses difficultés. L’autre problème tient à la répartition de la charge de travail. En effet, JPA développe ses activités sur la partie dite « 2è transformation de la viande », celle qui apporte la plus grande valeur ajoutée. « Or, cette partie de l’activité ce n’est pas nous qui la faisons, elle est confiée aux intérimaires et aux prestataires de service. ce sont des postes clés que nous devons réinternaliser… », explique Philippe Lerat, le DRH pour qui cette réorientation est stratégique.
« Devant la difficulté que nous rencontrons pour embaucher, nous nous sommes dits que la seule solution pour débloquer la situation, c’était d’innover, de réinventer des modèles de recrutement… », constate Eric Leroy, le directeur du site. Mise en place de solutions de covoiturage pour faciliter le trajet domicile-travail, développement de l’aternance… Il fallait aller encore plus loin et c’est à partir d’un rapprochement des compétences et des moyens de l’entreprise, de Manpower et et de sa filiale FuturSkill et de Pôle Emploi qu’un processus original a été mis en place : la passerelle des talents. Le défi était de taille puisque de précédents stages organisés depuis 2015 s’étaient soldés par des échecs.
Cette fois, les trois partenaires se son attachés à recruter de potentiels stagiaires parmi les fichiers de Pôle Emploi dont les profils semblaient les plus éloignés du retour à l’emploi. Tous savaient que ces stagiaires demanderaient une assistance assez lourde pour réussir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que des moyens conséquents ont été mobilisés : 114 000 euros pour former les 16 stagiaires sélectionnés dont 50 000 par JPA, 31 000 par Pôle emploi et 33 000 par OPCALIM, un organisme collecteur. Tout ça pour un parcours de formation de 42 jours -soit 294 heures- au contenu très étudié. Il a commencé par deux semaines consacrées à la remise en condition au monde du travail (horaires, travail en équipe…), puis deux semaines d’immersion dans les ateliers en doublure avec des tuteurs et sous le contrôle des formateurs de FuturSkill, retour en salle pour étudier tout ce qui concerne l’hygiene, la sécurité, nouvelle période en condition réelles pour une intégration définitive par l’intermédiaire d’un CDI à partir du 13 juillet prochain…
Pour l’instant, ces stagiaires manifestent tous une certaine impatience à accéder à leur futur poste de production. Il n’y a eu aucune défection. Et à ce stade, les dirigeants de JPA affichent leur optimisme. « On souffre d’une certaine image de marque qui ne correspond pas à la réalité. Nous savons que pour conserver notre place sur le marché nous devrons être les meilleurs et nous faisons tout pour cela. Notre chaîne est ce qui se fait de mieux en Europe. De gros efforts ont été fait pour améliorer l’ergonomie des postes de travail. Certes ce sont toujours des emplois qui demandent un effort physique, mais cela n’a plus rien à voir avec ce que c’était dans le passé… », témoigne Christophe Catelain, responsable de la formation chez JPA. « Le paradoxe et la preuve de ce décalage entre notre image et la réalité, c’est que nous avons des difficultés à recruter mais que nous avons un turn-over très faible de l’ordre de 1 à 2%. Ce qui montre bien que les gens sont attachés à leur métier et à leur entreprise… », analyse Philippe Lerat.
Et à tout cela s’ajoute des conditions de rémunération très attractives: embauche en CDI pour un salaire brut annuel de 23 215 euros sur 13 mois (soit 17 934 euros nets), un salaire supérieur de 40 euros mensuels à la convention collective qui grimpera encore de 60 euros en juillet. Rémunération à laquelle s’ajoutent des avantages non négligeables (participation, intéressement, comité d’entreprise, restaurant d’entreprise, vente de viande au personnel…
Une nouvelle session à l’automne
Cette opération inédite de formation est considérée comme un succès pour JPA qui d’ores et déjà envisage de la renouveler pas plus tard qu’à l’automne. Les recrutements pourraient être lancés dès le mois de septembre pour former un nouveau groupe qui pourrait entrer en formation en octobre/novembre.
Un vrai marathon… Eric Leroy, le directeur du site de Josselin Porc Abattage (JPA) a…
C’est désormais à la région que revient la charge du développement économique de son territoire…
Le mouvement de grève entamé jeudi chez JPA à Josselin après le débrayage de mercredi…
Soixante huit salariés de l’entreprise JPA de Josselin ont été mis à l’honneur ce jeudi…