Faits divers

Publié le 9 décembre 2016

Ploërmel. Comment les gendarmes ont piégé les cambrioleurs

L’affaire que viennent de résoudre les gendarmes de Ploërmel avec l’appui de plusieurs autres unités est exemplaires à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle a permis de mettre un terme aux agissements de deux cambrioleurs. Mais aussi parce que la façon dont elle a été conduite illustre l’adaptation des techniques des forces de l’ordre aux méthodes des malfaiteurs. Et elle prouve que ce ne sont pas ces derniers qui ont toujours un temps d’avance. D’ailleurs les auteurs présumés arrêtés en flagrant délit ont été jugés en comparution immédiate ce vendredi après-midi et ont été lourdement condamnés : ils ont été écroués à la Maison d’arrêt de Vannes pour respectivement 3 ans et 1 an de prison ferme.  

Tout commence par une tentative de cambriolage commise à Plöermel le 30 novembre dernier, en pleine matinée. L’intervention de voisins provoque la fuite d’une voiture suspecte. Un plan de recherche est immédiatement mis en place mais ne permet pas de retrouver cette voiture. Parallèlement l’enquête qui est ouverte permet aux gendarmes de découvrir que cette voiture a déjà été signalée dans la région. Les enquêteurs savent que les cambrioleurs sont souvent très mobiles et agissent dans un veste secteur profitant du réseau des 4 voies qui irrigue toute la région. Cela veut dire qu’un véhicule suspect repéré dans le Morbihan peut très bien se retrouver dans un département limitrophe. Par cette hypermobilité et des actions bien ciblées qui ne durent que quelques minutes les malfaiteurs se rendent difficilement détectables, d’autant qu’ils se débarrassent très vite de leur butin. Pour les gendarmes, la parade c’est la compréhension de cette méthode et le développement d’une collaboration élargie entre leurs services. Le signalement du véhicule repéré à Ploërmel est donc diffusé au niveau régional. Et mercredi, bingo! Un cambriolage est commis à Saint-Berthevin les Laval en Mayenne, également à proximité d’une voie rapide et un véhicule identique est signalé. Très vite les gendarmes de Ploërmel comprennent que ce sont peut-être les malfaiteurs qu’ils recherchent et  qu’il y a de fortes chances qu’ils traversent le Morbihan de retour de leur forfait.

En quelques minutes, des unités du PSIG, de la brigade motorisée, des communautés de brigades de Ploërmel, Josselin, ainsi que la brigade de recherches de Vannes sont engagées. Un réseau de surveillance se met en place sur les voies susceptibles d’être utilisées par les cambrioleurs et un comité d’accueil conséquent est positionné sur la RN 24, à la hauteur de Ploërmel. Le passage du véhicule suspect est signalé en amont et celui s’engouffre dans la nasse qui se referme inexorablement sur lui.

Deux ressortissants Géorgiens sont interpellés et placés en garde à vue. Dans leur voiture se trouvent une cinquantaine d’objets volés (bijoux, ordinateurs, tablettes, montres…) qui proviennent du cambriolahe commis en Mayenne deux heures plus tôt. L’enquête montrera que les deux hommes ont commis cinq filouteries de carburant dans les environs mais sont aussi impliqués dans des méfaits commis en Loire-Atlantique.

Conseils pratiques contre les cambriolages 

« Cette affaire est l’occasion de rappeler quelques règles de prudence à l’approche des fêtes, période propice aux cambriolages. Les voleurs recherchent en priorité les bijoux de valeur et fouillent en priorité tables de chevet et salle de bain. Il convient donc d’éviter de laisser ces valeurs en évidence, à la maison comme en véhicule », indique le commandant de la compagnie de gendarmerie de Ploërmel, François Hulot. « Les baies vitrées sont des proies faciles qu’il est possible de protéger à moindre frais par la mise en place de tasseaux ou tout simplement en fermant les volets », conseille-t-il. La vigilance de tous en signalant notamment les rôdeurs et autres démarcheurs par l’intermédiaire du 17 demeure un bon réflexe.

Mais surtout, insistent les gendarmes, en cas de cambriolage, ne touchez à rien et composez le 17 de jour comme de nuit pour que leurs techniciens puissent relever un maximum de traces et d’indices qui peuvent permettre d’identifier et d’interpeller des malfaiteurs. Les deux Géorgiens arrêtés dans le cadre de cette affaire ne figuraient pas dans les fichiers de suspects potentiels. C’est désormais chose faite.