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Publié le 15 décembre 2013

Plathelminthes invasifs : ils sont empoisonnés!

C’est une nouvelle information que nous donne le professeur Justine, ce scientifique du Muséum d’histoire naturelle spécialiste -entre autre- des plathleminthes terrestres invasifs, que l’on connait aussi sous le nom de « vers tueurs de lombrics ».

Depuis plusieurs mois, il appelle le public à l’aide pour déterminer l’ampleur de la présence en France de ces vers venus notamment de Nouvelle-Zélande et qui ont la particularité de dévorer nos lombrics. A terme, l’installation de ces prédateurs pourrait provoquer la disparition des lombrics et donc une catastrophe écologique majeure.

On sait désormais que plusieurs espèces de plathelminthes sont présentes pratiquement partout en France depuis plusieurs années. On sait finalement assez peu de choses sur ces prédateurs qui semblent décidément bien peu sympathiques.

En effet, dans un article publié il y a quelques jours sur son site, le professeur Justine révèle qu’un poison très violent a été détecté sur ces vers invasifs. Il lance donc un nouvel avertissement : ne les touchez pas et ne laissez pas les enfants jouer avec.

Plus on avance, plus cette histoire de vers invasifs découverts en France ressemble à un scénario de film catastrophe… On sait qu’ils se nourrissent de nos lombrics à tel point qu’ils ont provoqué leur disparition dans certaines région de Grande-Bretagne où ils sont présents depuis de nombreuses années. On sait aussi qu’ils n’ont pas de prédateurs connus… Bref, ils sont quasiment invulnérables, et en plus ils s’adaptent très bien à notre climat.

Mais le pire peut-être, c’est ce que l’on ne sait pas grand chose de ces bestioles rampantes. Lors de l’un de mes premiers entretiens avec le professeur Justine, celui-ci avait bien insisté sur le fait « qu’on sait très peu de choses » sur ces vers. Or, dès ses toutes premières publications le professeur Justine invitait avec insistance le public à « ne pas les toucher » et à « ne pas laisser les enfants jouer avec ». Rien de précis ne lui permettait d’être inquiet, juste l’intuition et la logique du scientifique : « C’était plutôt en appliquant un principe de précaution. On sait que ces animaux ont du mucus et des glandes très variées qui produisent toute une série de produits chimiques dont on est très loin d’avoir fait la liste. On sait aussi que beaucoup d’animaux ne mangent pas ces Plathelminthes, après avoir essayé : ils ont probablement un très mauvais goût », analyse aujourd’hui Jean-Lou Justine.

Infatigable chercheur dans le méandre des travaux scientifiques publiés dans le monde entier, il a déniché une information qui fait froid dans le dos. Dans une thèse publiée aux Etats-Unis, Amber Stokes explique qu’elle a découvert sur des bipallium (ndlr : c’est l’une des espèces de vers plats invasifs découverts en France) de la tétrodotoxine, un poison 100 fois plus actif que le cyanure.

Une nouvelle pas rassurante du tout puisqu’il s’agit d’un poison extrêmement violent que vous connaissez certainement, puisque son utilisation a servi à élaborer les scénario de plusieurs romans, films et séries télévisées à grande audience, tels que James Bond, les Experts Miami, Grimm ou bien encore Columbo.

Fugu ou poisson-globe (Cette image de  Wikipédia et Wikimedia Commons est de Chris 73 et est disponible gratuitement à l’adresse / / commons.wikimedia.org / wiki / File: Fugu_in_Tank.jpg sous la licence creative commons cc-by-sa 3.0.)

Ce poison est aussi l’objet d’une utilisation culte dans la tradition japonaise. Il est en effet présent dans le fugu, autrement appelé poisson-globe et poisson-ballon. Or, au Japon, ce poisson constitue un met de choix semble-t-il plus par le frisson que provoque le risque de mort que par sa qualité gustative. Seuls des cuisiniers agréés par l’Etat sont autorisés à le préparer puisqu’il faut en retirer la peau et les viscères pour éliminer la tétrodotoxine. Le risque est réel puisque chaque année il est à l’origine de dizaines d’intoxications.

Alors, comme le souligne le professeur Justine dans son article, les plathelminthes renferment de très faibles doses de ce poison qui leur permettrait de neutraliser leurs proies. Il y a donc peu de risques d’intoxication, mais il n’empêche que la prudence est de rigueur.

D’autant que ces prédateurs pourraient bien contenir d’autres substances dangereuses. Donc, en attendant de futures analyses et comme il est probable qu’on soit de plus en plus confrontés à ces vers qui se répandent dans toutes les régions, suivez ce conseil du professeur Justine : « ne les touchez pas », « ne laissez pas les enfants jouer avec » et ne laissez pas non plus les animaux les toucher.

Retrouvez notre dossier complet sur les plathelminthes terrestres invasifs

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