Questembert Communauté

Publié le 23 juin 2025

Questembert. Deux refuges inaugurés avec la Ligue de protection des oiseaux

Protéger et sensibiliser. Ce sont les deux objectifs visés par la municipalité de Questembert qui vient d’inaugurer samedi, deux refuges avec la Ligue de Protection des Oiseaux. L’un comprend le lavoir de l’ancien presbytère ainsi que la parcelle adjacente (0,72 hectares), l’autre le chemin des perdrix (2 hectares). Boris Lemaire, maire de Questembert, marque dans son discours qu’il est important “de le faire avec la population”. L’inauguration a regroupé une cinquantaine de personnes. L’Arbonambule et la BO randonnée étaient présentes, animant des ateliers. Monter dans les arbres ou marcher jusqu’au refuge des Perdrix, l’objectif est le même: se mettre en mouvement, au plus près de la faune et de la flore pour mieux en comprendre les enjeux.

Les participants ont pu grimper aux arbres avec l’association de Victor Baron. A 10h, une randonnée partait en reconnaissance du refuge des perdrix. Au retour, certains se réjouissaient d’avoir pris le temps d’observer la nature et d’écouter les chants des oiseaux. Il y avait également un quizz de connaissances récompensé par le service des espaces verts communal: “des plantes questembertoises!” se réjouit une participante. 

Un refuge est un espace protégé soumis à des règles spécifiques pour préserver la biodiversité. Cela prend en compte une interdiction de la chasse et de la pêche ainsi que des modifications dans la gestion notamment pour le fauchage.

Un projet sur cinq ans

L’objectif est de créer des zones protégées afin de permettre aux espèces de pouvoir se reproduire et circuler. En effet, Questembert est un territoire de passage entre les différentes zones naturelles protégées du Morbihan. Les refuges fonctionnent  idéalement dans une continuité soit “un corridor” formant des “traces vertes” explique Marc Cannizzo, chargé du volet de la sensibilisation à la mairie de Questembert. Les constructions humaines tendent à fragmenter le territoire, empêchant les animaux de circuler et donc limitant le brassage génétique. Le principe du refuge veut limiter cette tendance.

L’inauguration du refuge s’intègre dans un processus de 5 ans qui a débuté en 2024. “Au départ, c’était une seule parcelle”, explique Pauline. Il s’agissait de celle du lavoir, véritable poumon vert au cœur de la ville. La LPO a effectué un diagnostic de la parcelle puis un suivi sera tenu lors des années suivantes afin d’établir une synthèse la 5ème année. La synthèse finale inclura des recommandations de gestion établies par la LPO.

Un atlas pour mieux connaître la faune locale

Les bénévoles rappellent que la LPO remplit un objectif double: “protéger les espèces, les espaces et éduquer.”

La LPO travaille en collaboration avec l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) qui consiste à répertorier sur le territoire questembertois les espèces présentes. Ce projet communal se tient sur 3 ans (2024-2027). Il a d’abord consisté en un travail d’archives qui a amené Pauline Rivière, chargée de mission, à remonter jusqu’en 1899 dans la littérature. Les bénévoles de la LPO aident également à répertorier la faune. En effet, “66 km 2 pour une seule personne ça fait beaucoup”. Les parcelles communales sont priorisées mais c’est aussi un projet participatif qui compte sur l’aide spontanée des locaux.

C’est en effet possible grâce à l’application Intramuros et sa rubrique “signaler” puis “ABC” permettant de notifier la présence d’une certaine espèce observée. De même, la LPO rappelle que “n’importe qui peut créer un refuge”. Pour Pauline “La biodiversité est importante pour tous, on réfléchit tous ensemble”.