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Publié le 8 décembre 2022
Comment économiser l’eau tout en assurant le développement harmonieux du territoire, c’est à dire répondre aux prévisions d’explosion démographique du Morbihan, compte tenu de son attractivité? Cette équation a pris une dimension inédite en 2022, année au cours de laquelle qui a vu s’enchainer canicule et sécheresse dans des proportions inédites. Ce jeudi matin, Eau du Morbihan, le syndicat intercommunal qui réunit 11 intercommunalité organisait à Malguénac des rencontres auxquelles étaient conviés les élus mais aussi les techniciens chargés des questions d’aménagement et d’urbanisme. « Eau du Morbihan n’est pas compétent en aménagement ou urbanisme: il n’a pas vocation à être donneur d’ordre et encore moins donneur de leçon, mais il ne pourra pas agir seul. Les objectifs de ces rencontres sont de partager les enjeux, échanger sur les contraintes, mais aussi trouver ensemble des solutions pour replacer l’eau au coeur des projets d’aménagement », soulignent Dominique Riguidel, président de Eau du Morbihan et Bernard Le Breton, vice-président ressource du syndicat.
Ils avaient une invitée de marque en la personne de Emma Haziza, hydrologue de réputation internationale et chroniqueuse sur France Info dont l’intervention a fortement intéressé les participants à ces rencontres.
Celle-ci a d’ailleurs admis que la situation qu’a connue la Bretagne cet été était totalement inattendue. L’interconnexion des réseaux, l’anticipation et la solidarité ont permis d’éviter des ruptures d’approvisionnement, même si Dominique Riguidel et Bernard Le Breton reconnaissent que dans quelques cas, il s’en est fallu de peu. Mais cet épisode climatique d’une violence extrême, inédit, agit comme un électro-choc. Il « interroge sur l’accès à l’eau pour tous demain: eau potable, entreprise, monde agricole. Le risque de conflits d’usages est réel. Il est indispensable d’adapter les usages, les aménagements et le développement pour viser la sobriété de la consommation et la résilience de nos ressources », avouent les élus. Ils ne veulent pas sombrer dans les catastrophisme, mais affirment la nécessité « d’intégrer l’eau dans les projets de développement et d’aménagement dans le respect des équilibres entre les besoins et les ressources ». Pour eux, l’élaboration des Plans locaux d’urbanisme, et autres SCoT doit prendre en compte la nécessité d’intégrer « des solutions concrètes pour économiser l’eau, de la source au robinet ».
Pourra-t-on alimenter toute la population et les activités demain? La question est posée d’une façon d’autant plus forte quand on regarde les chiffres. Entre 2013 et 2050, la population du Morbihan doit augmenter de 150 000 habitants. En 7 ans, entre 2013 et 2020, les besoins en eau ont augmenté de 3 millions de m3 -soit une hausse de 10%- et d’ici 2030 ce besoin doit encore augmenter de 5 millions de m3. D’ores et déjà Eau du Morbihan importe 5 millions de m3 d’eau achetés auprès des collectivités voisines non adhérentes pour faire face à ses besoins
-80 millions, c’est le nombre de m3 prélevés chaque année dans le Morbihan dont 68 m3 pour les services d’eau potable
-26,2 millions, c’est le nombre de m3 prélevés par Eau du Morbihan sur son territoire dont 80% en eau superficielle et 20% en eau souterraine
-110, c’est le nombre de litres d’eau consommé chaque jour par un habitant du Morbihan. C’est l’équivalent de 12 packs d’eau en bouteille, mais c’est aussi beaucoup moins que la moyenne nationale qui est de 149 litres par habitant
-93% de l’eau que nous utilisons est dédiée à l’hygiène et au nettoyage et seulement 7% pour l’alimentation (boisson, préparation des repas
-48, c’est le nombre de stations de production, gérées par Eau du Morbihan dont 35 pour les eaux souterraines.
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