Publié le 5 août 2016

Caro. Quand les chasseurs protègent la nature

Non, les chasseurs ne sont pas tous des viandards. La plupart d’entre eux sont passionnés de nature et de leurs habitants comme le montre cette histoire d’un sauvetage miraculeux. Il y a une quinzaine de jours, un agriculteur de Caro en moissonnant endommage le nid d’une poule faisane rempli de dix oeufs. La poule n’est pas morte mais blessée. « Je me suis dit, si on ne fait rien, demain toute la nichée sera morte. Le nid qui était caché par la végétation était en plein air et il constituait une cible de choix pour un renard… », explique l’agriculteur qui est aussi chasseur.

Que faire des oeufs? « Un copain m’a dit qu’une de ses voisines avait une poule qui cherchait à couver. Je l’ai contactée pour lui demander si elle acceptait de confier les oeufs à sa poule. Elle m’a tout de suite dit oui. Il était tard, alors j’ai ramassé les oeufs et je les ai gardé au chaud pour la nuit. Le lendemain matin, on les a mis sur le nid et la poule les a couvés aussitôt. C’était pas gagné, mais ça valait la peine de tenter le coup… », poursuit notre agriculteur-chasseur.

Beaucoup de mal pour un résultat aléatoire, car impossible de savoir si les oeufs étaient encore viable. Mais dans son nichoir, la poule adoptive était concentrée sur sa mission. Tous les jours, la famille d’accueil vérifiait que tout allait bien. Et ce vendredi matin, le miracle s’est produit. Quatre premiers poussins faisans avaient éclos. Les autres ont suivi dans la journée. Au total, seuls deux sont morts. Une nouvelle chaîne s’est mise en place. Prévenu de l’heureux évènement, le chasseur est venu récupérer la couvée, ce soir, avec la poule pour installer la petite famille bien à l’abri dans un enclos.

Reste désormais à laisser la poule élever ses petits d’adoption, puis à les prendre en charge pour peut-être si tout va bien, les relâcher dans la nature. En tous cas l’opération sauvetage s’est déroulée sous les yeux admiratifs d’une ribambelle d’enfants de tous âges passionnés qui ont ainsi pris une bonne leçon de sciences naturelles.

C’est la belle histoire du jour que je dédie à Jean-Yves Laly, le maire de Missiriac passionné d’oiseaux.