
Publié le 18 janvier 2016
Week-end noir sur les routes. Le préfet appelle à la mobilisation
Huit morts sur les routes du Morbihan depuis le 1er janvier… Alors que le mois n’est pas terminé, ces chiffres s’approchent de sinistres records. Janvier 2015 est d’ores et déjà le mois le plus meurtrier depuis septembre 2014 (9 tués) ou bien encore novembre 2011 (10 morts).
Le week-end qui s’achève est même classé « noir » par le préfet du Morbihan, puisque 5 personnes ont trouvé la mort dans des accidents épouvantables. Une situation jugée inquiétante qui a poussé le préfet, Thomas Degos, à organiser une conférence de presse « en urgence » pour lancer un appel à la mobilisation générale. « Pas question de laisser la situation se dégrader…/… Il ne faut pas que ce mois de janvier 2016 deviennent celui du record de nombre de tués sur les routes », a prévenu en substance le préfet.
Si, comme toujours les causes principales d’accident graves restent la vitesse, l’alcool et les stupéfiants, parfois même associés, il n’en reste pas moins que le Préfet pointe du doigt « un problème de comportement qu’il appartient à chacun d’entre nous de faire évoluer ». Une évolution qui doit aller jusqu’à prendre en compte pas seulement sa propre façon de conduire mais aussi celle des autres usagers.
Le colonel Erwan Ropars qui dirige le groupement de gendarmerie du Morbihan laisse éclater sa colère. « Ce que nous voyons, ce que nous avons vu samedi ce sont des scènes insupportables qui nous choquent, nous les militaires, tout comme les pompiers… », explique-t-il. Et on sent bien un certain désarroi quand aux mesures à prendre pour lutter contre ce phénomène. « On peut difficilement faire plus en matière de contrôles, mais nous allons les faire différemment », explique le colonel qui rappelle que le nombre de contrôles est beaucoup plus important dans le Morbihan que la moyenne nationale.
L’une des armes mise en oeuvre par les gendarmes, c’est l’analyse systématique et très fine de tous les accidents, même s’il s’agit d’accidents matériels. Le principe étant d’essayer d’identifier les causes qui pourraient déboucher sur des actions ciblées. Pas facile non plus, notamment en ce mois de janvier. « Les accidents sont dispersés sur tout le département, toutes les victimes sont originaires du Morbihan, les accidents ont lieu à mins de 30 km du domicile, sur des trajets connus… », explique le colonel Ropars. Déjà sur les 34 morts enregistrés en 2015, 32 étaient des Morbihannais…
« En fait, ce qui tue, c’est l’habitude, les trafics pendulaires (trajet domicile-travail…), mais aussi le comportement de ceux qui tentent d’échapper aux contrôles… », analyse le colonel. Le comportement, comme celui d’un chef d’entreprise contrôlé à 143 km/h au lieu de 90 près de Pontivy, ce week-end et qui est venu faire un scandale à la gendarmerie.
Face à la situation, les gendarmes vont intensifier une stratégie déjà testé depuis le mois d’octobre. Une semaine à l’avance ils préviendront les automobilistes de l’organisation de contrôles renforcés. La semaine concernée, il y aura donc des contrôles « visuels » au cours desquels les gendarmes seront bien visibles. Mais parallèlement, dans tout le secteur, les gendarmes déploieront tout l’arsenal des moyens de contrôles discrets : véhicules banalisés, gendarmes en civil, radars mobiles. Le colonel Ropars a déjà désignés trois axes prioritaires sur lesquels il sera difficile de passer au travers des mailles du filet : les routes départementales 769, 767 et 768, trois axes qui traversent le Morbihan dans le sens nord-sud.
Huit morts en deux semaines
A quelques jours c’est donc le terrible bilan des accidents de la route dans le Morbihan : 8 morts entre le 1er et le 18 janvier.
Le 1er janvier : un motard pert le contrôle de sa moto. IL sombre dans le coma et décède peu après
Le 10 janvier : un piéton est fauché par une voiture alors qu’il marchait sur la Nationale
Le 11 janvier : à Elven, un piéton qui traversait sur le passage protégé est fauché par une voiture
Le 16 janvier à 10 h 16 : à Moustoir-Ac, une voiture se déporte sur la gauche et percute de plein fouet le camion venant en sens inverse en dépit des manoeuvres faites par le chauffeur pour éviter la collision. Cet accident reste inexpliqué. Un témoin qui suivait la voiture a indiqué qu’elle roulait lentement et le camion circulait à 79 km/h au lieu de 90. Pas d’alcool, pas de conditions météorologiques défavorables. Mais trois morts à l’arrivée, un couple d’une trentaine d’années dont la jeune femme était enceinte et un enfant de 5 ans.
Le 16 janvier toujours, à 16 h 30, à Hennebont, un cycliste se déporte et est fauché par une voiture
Encore le 16 janvier, vers 23 h 30 à Le Saint, c’est encore une voiture qui dévie de sa trajectoire et entre en collision avec une autre arrivant en sens inverse : un mort et deux blessés graves
Une année 2015 exceptionnelle
Cette soudaine dégradation de la situation intervient après une année 2015 « plutôt bonne », voire « exceptionnelle » en terme de chiffres. Avec 34 morts, c’est la 2è meilleure année après 2013 (33 morts), ce qui représente 10 morts de moins qu’en 2014. Ces chiffres font apparaître que les motards sont une population très fragile, ainsi que les plus de 75 ans. Un constat qui, pour le préfet, montre la nécessité de mener de nouvelles actions de prévention à l’égard des seniors. « Chaque conducteur doit se poser la question avant de prendre le volant de savoir s’il est en capacité de conduire », souligne le préfet.
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