Economie. Les Très petites entreprises préoccupent la Banque de France

Le Gouverneur de la Banque de France a décidé de nommer un « correspondant TPE » dans chaque département. Ces correspondants qui seront désignés en avril prendront leurs fonctions en septembre. Leur mission : informer, aider les TPE (très petites entreprises) à obtenir des financements. C’est une mesure assez exceptionnelle et qui témoigne de l’inquiétude de la Banque de France sur la santé économique de ce secteur économique très important pour la France. « C’est une mesure préventive », insiste Patrick Boudard, directeur des affaires régionales à la Banque de France de Rennes qui explique qu’il s’agit d’éviter l’apparition de problèmes. Elle fait donc suite au constate que les TPE rencontrent de plus grandes difficultés à obtenir des financements. Or, on le sait, ce sont ces TPE qui sont les plus créatrices d’emplois.

Ce n’est donc pas le moment d’affaiblr un pan de l’économie alors que le préfet du Morbihan, Thomas Degos affiche un optimisme modéré sur l’avenir économique. Il a évoqué, devant les représentants de la Banque de France venus présenter à Vannes leur analyse de la conjoncture régionale et les représentants du monde économique, « certains signes d’un frémissement ». « On est peut-être à la veille de voir quelque chose se faire… », a-t-il précisé avec prudence. Mais, pour le préfet, tout le monde doit se mettre en ordre de bataille pour être prêt à amplifier une éventuelle reprise de la croissance ».

Sans trop entrer dans les détails, il ressort des statistiques présentées par la Banque de France qu’on est dans une situation de stabilité, voire de ralentissement de la dégradtion. Mais il ne s’agit que de tendances tirées des éléments fournis par les chefs d’entreprises bretons, qui semblent mois alarmantes que les années précédentes, mais sans être dans l’euphorie. Et les années précédentes, les prévisions se sont souvent montrées bien plus optimistes que les résultats constatés à la fin de l’année suivante.

D’ailleurs, Brigitte Derval, directrice de la Banque de France du Morbihan a souligné le fait que « on est sans doute arrivé au bout de ce que peut faire la politique monnétaire » et qu’il fallait que d’autres leviers prennent le relais. Parmi ces leviers elle a souligné l’accélération des réformes structurelles engagées, un domaine dans lequel la France a pris du retard par rapport à ses partenaires européens.

Le secteur de la construction très affecté

S’il y a un domaine d’activités qui souffre beaucoup de la situation économique, c’est le bâtiment et les travaux publics. Depuis 2008, ce secteur a perdu environ 10% de ses effectifs en Bretagne. Le secteur du gros oeuvre est particulièrement impacté, en raison des conséquences des baisses de dotations budgétaires aux collectivités. Les élus le disent, les chiffres semblent hélas le confirmer. Ces réductions budgétaires des collectivités locales se traduisent par un fort ralentissement de leurs investissements, voire l’arrêt de certains de leurs programmes.  Avec donc des conséquences sur le tissu économique local.