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Publié le 6 mars 2021

Magazine. 1954/55: la variole frappe Vannes

MAGAZINE. L’histoire est un éternel recommencement. Il y a 66 ans, en mars 1955, l’épidémie de Variole qui frappait Vannes depuis 4 mois, n’enregistre plus aucun nouveau cas, depuis février. La quarantaine qui pesait sur l’hôpital Chubert est levée! Le 12 avril suivant, le directeur départemental de la Santé dresse le bilan de l’épidémie de variole de l’hiver 54/55, qui a sévi à Vannes. Avec ses 74 cas recensés et ses 16 décès. Le retour sur période épidémique est intéressant parce qu’on y retrouve bien des éléments qui sont aujourd’hui d’actualité avec la COVID 19, notamment en ce week-end pendant lequel une vaste opération de vaccination est organisée. A l’époque déjà, le virus fait de la résistance contre les vaccins et il a fallu de la patience et des doutes avant que ces derniers ne prennent le dessus. 

Le virus est ramené à Vannes par Roger Debuigny, un parachutiste pourtant vacciné contre la variole. Il est rapatrié de Saïgon en Indochine le 11 novembre 1954. A ce moment-là, la variole n’existe plus en Europe, mais perdure en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Le militaire contamine son fils Daniel de 18 mois. Début décembre, l’enfant souffre d’une très forte fièvre. Il est hospitalisé et soigné dans le service de pédiatrie de l’hôpital Chubert, dirigé par le docteur Georges Cadoret. Le 21 décembre, d’autres cas similaires sont constatés à l’hôpital, dont le docteur Cadoret lui-même. On pense à ce moment-là à une grippe ! Fin décembre, 9 nouveaux cas sont déclarés. Le pédiatre, remis sur pied, pense alors à la variole, un diagnostic aussitôt confirmé par un de ses confrères, spécialisé dans les maladies tropicales. Le 31 décembre, des mesures sont immédiatement prises et les malades sont mis en quarantaine dans le pavillon 10 de l’hôpital. Le docteur Guy Grosse arrive de Nantes et envoie des prélèvements à l’institut Pasteur à Paris. La réponse du laboratoire est sans appel ! Il s’agit bien de la variole…

La première victime, une petite fille âgée de 6 mois, décède le 3 janvier,  puis un autre enfant le lendemain. Le 5 janvier, les docteurs Cadoret et Grosse réclame à la préfecture du Morbihan une campagne de vaccination urgente pour l’arrondissement de Vannes. 50 000 personnes sont concernées par l’arrêté. La presse écrite, la radio, des voitures avec haut-parleurs relayent l’information. Tout va très vite et le 7 janvier les 22 000 premières personnes sont vaccinées, mais l’épidémie continue de faire des victimes et enregistre 40 malades et 2 décès, dont une enseignante de l’école de Trussac. On craint alors pour les enfants des écoles. L’obligation de vacciner s’étend aussitôt à l’ensemble des établissements scolaires entre le 10 et 15 janvier.

Les rassemblements de personnes sont interdits et 200 000 personnes sont vaccinées dans les arrondissements voisins. Malgré ses mesures, la variole frappe toujours et enregistre 1 décès chaque jour depuis le 12 janvier. Pourtant vacciné, le docteur Guy Grosse tombe malade le 17 janvier et s’éteint 8 jours plus tard,  le 25 janvier. Une vive émotion s’empare de la population, qui est sous le choc ! Le docteur Grosse sera décoré à titre posthume de la légion d’honneur…

A la date du 20 janvier, on dénombre 65 cas et 13 décès. Dans les derniers jours de janvier et premiers de février, la vaccination commence à produire ses effets. La population, pourtant inquiète, ne cède pas à la panique ! C’est le pays tout entier qui est dans l’angoisse, parce que le journal Paris-Match titre : “Alerte à la variole !”. Son article effraye les Français … Les Parisiens seront 600 000 à se faire vacciner…

L’épidémie prend fin en mars, même si les autorités ne prononceront jamais son terme.

Parmi les 74 malades, 18 étaient des enfants de moins de 10 ans dont 3 étaient vaccinés et 11 étaient des médecins. Parmi les 16 décès, 5 étaient des enfants. Au mois de février 1955, une autre petite épidémie de variole légère s’est déclarée dans un hospice à Brest. Elle a fait 24 malades et 4 décès…

 

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