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Oust à Brocéliande

Publié le 27 septembre 2019

La Gacilly. Les entreprises de Travaux Publics entre optimisme et colère

Les rencontres annuelles de la fédération du Morbihan des entreprises du Morbihan se sont déroulées ce vendredi matin à la maison Yves Rocher de La Gacilly. L’occasion pour les entreprises de ce secteur de faire un point sur la conjoncture et les sujets d’actualité qui la concernent. Leur champ d’action concernent notre vie quotidienne. Ce sont elles qui réalisent ou réparent les infrastructures routières, passent les réseaux d’eau et d’assainissement et ont donc essentiellement des collectivités locales -communes, EPCI, département- comme clients.

« Les collectivités ont les moyens »

L’heure est au soulagement en ce qui concerne les carnets de commande après une longue traversée de turbulences. Car les effets de la crise de 2008 commencent seulement à s’effacer. Mais le choc a été rude: 25% d’activité en moins, des effectifs réduits de 20%. L’embellie est apparue en 2017 et s’est confirmée en 2018 et cette année. « Au cours de cette période, les effets liés à la crise se sont conjugués au cycle habituel auquel nous sommes confrontés et qui est lié au calendrier électoral… », analyse François Coville, le président de la fédération du Morbihan des Travaux publics. La courbe se répète en effet invariablement tous les 6 ans: les équipes municipales nouvellement élues se mettent en place puis lancent leurs projets qui se concrétisent dans la dernière partie du mandat, juste avant les nouvelles échéances électorales. Aujourd’hui, les entreprises de TP s’apprêtent donc à aborder une nouvelle courbe dont les 2 premières années sont toujours plutôt « molles » avec un relatif optimisme. « On a tous en tête le drame du pont de Gênes mais les gens ne savent pas qu’en France on ferme un pont tous les jours. Nos infrastructures vieillissent et le moment est venu de tout refaire. Il y a des besoins énormes… », explique François Coville qui balaye d’un revers de main les difficultés financières des collectivités locales.  » Elles ont vraiment joué le jeu et ont fait un réel effort pour réduire leurs frais de fonctionnement. Elles ont de l’argent et ont retrouvé des capacités de financement », affirme le président de la fédération morbihannaise.

Le carburant de la colère

Avec tous ces éléments rassurants, l’heure devrait donc être à l’euphorie pour les entreprises de T.P.. Oui et non. Car si elles affichent plutôt leur optimisme pour les prochaines années en terme de volume de travail, elles expriment une certaine inquiétude voire colère face à certains projets. Et le premier sujet de préoccupation, c’est la suppression du Gas Oil Non Routier (GNR) qui a été confirmée par le gouvernement, mesure qui commencera à s’appliquer le 1er juillet 2020. Le GNR, c’est le carburant coloré en rouge utilisé par les engins de chantier et exclusivement réservé à cet usage qui bénéficie d’une taxation allégée de 0,50 euros au litre. La disparition de cet avantage aurait plusieurs conséquences négatives estiment les professionnels. C’est évidemment d’abord un surcoût financier énorme qui pourrait entrainer la disparition des petites entreprises du secteur. Mais aussi cette mesure entrainerait selon François Coville d’autres effets collatéraux. D’abord elle instaurerait une concurrence déloyale entre les entreprises de T.P. et les agriculteurs qui effectuent parfois des travaux similaires, mais qui eux pourront continuer d’utiliser le GNR. Et puis, estime François Coville il y a un risque réel de voir se multiplier les vols de carburant sur les chantiers, en raison notamment de la disparition de la couleur rouge qui sert actuellement de traceur pour repérer ce gasoil détaxé. « Ce sera la double peine pour les professionnels soumis à une augmentation de ces vols touchant un produit dont le prix aura doublé », souligne-t-il. Et pour l’instant, les entreprises de TP n’ont pas d’alternative technologique pour se passer de ce carburant seul capable de répondre aux besoins de puissance de leurs engins et les parades contre les voleurs ne semblent guère efficaces.

Les entreprises mobihannaises de TP ne se font pas d’illusion sur l’issue de leurs revendications. Mais les chefs d’entreprises attendent de voir si dans la loi de finance 2020, leur appel a été entendu. Et si pour l’instant, rien n’est encore fixé, ils n’écartent pas la possibilité d’organiser des actions de protestations sur le terrain.

Les vols de carburant un fléau en hausse constante

Ce vendredi matin des policiers et des gendarmes ont participé aux travaux des entrepreneurs du TP pour leur donner des conseils afin d’éviter les vols. « Mais pour nous, c’est difficile. Nous laissons nos engins sur les chantiers à l’extérieur. On ne peut pas envisager de mettre des caméras partout et les forces de l’ordre ne peuvent pas être partout non plus », explique François Coville. Et les vols de carburant connaissent une forte recrudescence dans le Morbihan. En 2018, 138 faits ont été enregistrés par la police et la gendarmerie pour 50 000 litres de carburant volés. Pour les 4 premiers mois de l’année, ce sont déjà 90 faits qui ont été constatés pour 30 000 litres disparus. « On pourrait arriver à un doublement du volume dérobé à la fin de l’année. Et encore on estime que les dépôts de plainte ne représentent que 25% des vols réellement commis », alerte François Coville.

 

 

 

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