Montertelot. Une petite entreprise qui ne connait pas la crise

300, peut-être 400… Louise a du mal à évaluer le nombre de ses client.e.s. Ce qui est sur c’est qu’ils étaient entre 150 et 200 à avoir répondu à son invitation et à fêter les dix ans d’existence de son entreprise, samedi. Et elle est fière de ce terme qui colle si bien à la réalité. Car si le salon de coiffure Lou Color existe, prospère et se développe, Louise ne le doit qu’à elle et… à ses clients.

Son histoire est exemplaire d’un mal bien français : la lourdeur du « système » qui anéantit l’esprit d’initiative, l’envie de créer. Et en pleine période de bouleversement politique que l’on promet comme étant celui du renouveau, les candidats feraient bien de s’inspirer de cette histoire.

Louise est originaire de Montertelot et elle est passionné par la coiffure, l’esthétique. Une chose est claire dans sa tête : elle veut créer son salon à Montertelot. Vivre au pays de sa passion. Pour elle, il ne fait aucun doute qu’elle réussira, et à 21 ans, elle fonde le projet de créer son salon. Mais très vite « l’engrenage à broyer les initiatives » se met en marche pour lui démontrer qu’elle a tort « un salon de coiffure dans un petit bourg de 300 habitants, c’était un pari un peu fou et on ne donnait pas cher de ma peau. La chambre de métier me disait que mon projet n’était pas viable… », explique celle que désormais tout le monde surnomme Lou. Quand on a 20 ans et plein d’enthousiasme, voila un accueil qui normalement à de quoi calmer les ardeurs.

Sauf que Louise a deux particularités. Elle a un véritable esprit entreprenarial et c’est une fonçeuse. « Je n’ai écouté personne et j’ai ouvert Lou Color en 2007. Et ça marché. les années ont passé, la clientèle s’est élargie. Il y a 3 ans, j’ai construit un local plus grand avec un espace esthétique. En 2015, l’entreprise s’est encore agrandie avec l’arrivée d’une collaboratrice à mes côtés. Dix ans se sont écoulés et ma petite entreprise tourne… encore mieux que je ne l’aurai espéré », constate Louise qui a encore quelques idées en tête pour l’avenir.

Elle ne s’est pas privée d’aller régulièrement tenir informée la chambre de métiers de l’évolution et de la réussite de son projet. Aujourd’hui, elle sait que ce sont trois éléments qui ont permis son succès. Sa détermination et un moral à toute épreuve, mais aussi et surtout à sa clientèle qui au fil du temps s’est développée et lui est restée fidèle. « Sans eux, je n’aurai pas pu vivre tout ça… », reconnait la jeune femme qui a décidé de lui dire merci à sa façon.

Elle a invité tous ses clients à fêter avec elle les dix ans de Lou Color, autour d’un verre de l’amitié mais pas seulement. Car depuis quelques mois, elle leur préparait une surprise de taille. Plutôt que d’avoir recours à des mannequins professionnels, elle a proposé à quelques uns de ses client.e.s de lui servir de modèle et à organisé un « shooting » avec la complicité de ses partenaires, le photographe de Six-sur-Aff, Vincent Guihur, le magasin Plo-Bike de Ploërmel, un paysagiste. Samedi soir, les invités ont ainsi pu découvrir le résultat de ce travail en commun. Et Lou dans son discours n’a pas oublié de rendre hommage à celle qui à l’époque a su l’écouter et l’accompagner, à savoir Nénette, autrement dit le maire de l’époque de Montertelot.

Bref, un conte des temps moderne qui pourrait déboucher sur un espoir, celui qu’un jour, plutôt que de dire « votre projet n’est pas viable », les ronds de cuir disent aux candidats créateurs « comment est-ce qu’on peut vous aider ».


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