La Chapelle-Caro. Agriculture : la méthanisation, un atout économique et environnemental

« Une panse de vache géante ». Voila ce qu’est une usine de méthanisation, telle que la résume Pierre Daniel, le président de la SAS qui a construit une telle unité à La Chapelle-Caro. Douze agriculteurs et la SBG (société bretonne de galvanisation) voisine se sont associés pour créer cette structure juridique qui va donc gérer l’usine de méthanisation qui est déjà sortie de terre à La Chapelle-Caro. Samedi matin, les agriculteurs ont reçu la visite de plusieurs élus des environs venus découvrir cette unité qui ne sera opérationnelle que dans quelques jours. Le grand public pourra lui-aussi découvrir les installations mais seulement lorsqu’elles fonctionneront normalement. Une journée portes ouvertes devrait être organisée en juin 2017.

Dans son intervention, au nom des associés, Pierre Daniel a évoqué les enjeux et les objectifs de ce projet qui sont d’ordre économique, agricole et environnementaux. Dans cette fameuse « panse de vache » pour reprendre l’expression de Pierre Daniel, des éléments solides et liquides sont mélangés à une certaine température. La fermentation de ce mélange produit du biogaz, du méthane. Récupéré, celui-ci fait tourner un moteur qui alimente une turbine laquelle produit de l’électricité. Dans le cas du projet des agriculteurs de la Chapelle-Caro, cette électricité sera revendue à EDF. Mais le dispositif produit aussi de l’eau chaude qui elle sera en partie utilisée par les agriculteurs dans leurs exploitations et pour l’autre partie sera envoyée chez l’industriel, à savoir SBG qui s’en servira pour nettoyer la ferraille avant galvanisation. Enfin, le processus de méthanisation produit du digestat que les agriculteurs utiliseront comme fertilisant. Ce qui limitera leurs achats en engrais minéraux. Une autre particularité de ce projet est qu’il fonctionne en auto-approvisionnement, c’est à dire que les produits traités dans l’usine viennent des exploitations agricoles et, précision importante « les associés sont d’abord des éleveurs et l’objectif c’est d’abord de vivre de son élevage. Il n’y aura de dérive vers l’industrialisation », insiste Pierre Daniel.

A noter que des contrats ont été signés entre la SAS et certaines collectivités afin que les tontes de gazon soient aussi injectées dans le digesteur. Les particuliers de ces communes pourront même venir déposer leurs tontes directement sur le site… Revente de l’électricité, moins d’engrais à acheter, ce sont les avantages économiques dont vont bénéficier les agriculteurs qui consentent un effort durable dans le temps puisque le retour sur investissement n’est pas prévu avant plusieurs années.

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