La Chapelle-Caro. Des milliers de visiteurs à la fête de l'agriculture

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La fête de l’agriculture a attiré des milliers de visiteurs ce dimanche à la Chapelle-Caro. En fin de matinée, de nombreux élus ont participé à l’inauguration officielle de cette manifestation organisée par les jeunes agriculteurs du Morbihan. En l’occurrence ce sont les jeunes agriculteurs de la région de Malestroit qui avaient en charge la mise en place pratique de l’évènement.

« Nous sommes heureux de communiquer sur notre métier et notre agriculture pour lui donner toute l’image positive qu’elle mérite », explique un des membres du groupe. Aujourd’hui, l’heure était à la fête, mais néanmoins les difficultés que traverse l’agriculture transparaissait en filigrane de tous les discours. Car tous les intervenants ont souligné l’importance capitale de cette activité notamment en Bretagne. « L’agriculture, c’est les deux tiers du produit intérieur brut breton… C’est vous qui faites l’économie de la Bretagne », souligne Michel Guégan le maire du Val-d’Oust. Gaëlle Berthevas, maire de Saint-Abraham, qui représentait Alain Launay le président de la CCVOL a expliqué que les élus locaux se trouvent désemparés face aux difficultés des agriculteurs faute d’avoir les moyens d’agir sur cette situation. Elle a souligné cependant la prise de conscience de ces élus locaux pour « développer les circuits courts » et évoqué l’action d’un agriculteur local qui applique des autocollants sur les voitures mentionnant « pas d’avenir sans agriculteurs ». « Je porte cet autocollant sur ma voiture, j’en suis fière… », a-t-elle lancé souhaitant une distribution de cet autocollant auprès des visiteurs de la fête. Marie-Christine Le Quer, conseillère départementale a assuré les agriculteurs du soutien sans faille de l’assemblée départemental. « Cette fête est importante pour montrer que notre métier (ndlr: elle est elle-même agricultrice) à de l’avenir, que c’est un beau métier », a-t-elle notamment déclaré. Odette Herviaux, sénatrice a explique que le premier ministre lui avait demandé de présenter un rapport sur la simplification des normes dans l’agriculture. « Je n’ai que six mois pour le faire, mais je sais que ça continuera parce que le comité national des normes fera en sorte de le prolonger et d’anticiper les changements à venir », détaille-t-elle.

Paul Molac, le député a également insisté sur le poids économique de l’agriculture bretonne et son rôle tant dans la vie quotidienne des français « c’est vous qui nous donnez à manger » que sur l’environnement soulignant que dans les campagnes qui se vident se développent les broussailles, les feux. Les agriculteurs sont donc aussi là pour gérer le territoire. Il a pointé du doigt un rendez-vous capital, celui de la négociation de la PAC qui va s’ouvrir « il faut bien se préparer et faire du lobying », a-t-il préconisé, lançant un appel à l’union entre tous les acteurs, élus et professionnels pour peser dans les décisions qui seront prises. « Quand on n’est pas d’accord, les gens nous disent mettez-vous d’accord et vous reviendrez nous voir. Alors mettons nous d’accord et après, on pourra peser », a-t-il prévenu.

Solidarité, c’est une notion que le directeur départemental du Crédit Agricole, Jean-Luc Boissière, a mis en avant, rappelant que la « banque verte » était partenaire depuis 32 ans de la fête de l’agriculture, mais aussi le partenaire au quotidien des agriculteurs « la banque et l’assureur des bons et des mauvais jours ». Quand à Franck Guéhennec, président de la FDSEA (fédération des syndicats agricoles) a défendu le bilan de l’action syndicale « certains disent qu’on n’a pas obtenu grand-chose, mais quand on regarde tout ce qu’on a fait, grâce à la mobilisation de tous, on a fait bouger les lignes…/… Quand on fait le bilan de tout ce qui a pu être fait et bien malgré tout, qaund vous faites vos comptes, c’est quelques euros qui nous reviennent et qui vont nous permettre de passer au mieux cette crise sans précédent ».

Oui, mais « la profession traverse une mauvaise passe. Elle est longue, trop longue », martèle Thomas Guégan, le nouveau président des jeunes agriculteurs du Morbihan. Il est revenu sur un dossier cher au coeur des jeunes agriculteurs, celui des installations, un sujet qui marque une embellie. Car si 2015 a été plutôt catastrophique avec seulement 55 dossiers d’installation validés, 2016 devrait en compter 80 à 90. « Les enjeux sont colossaux puisque ce sont 50% des exploitants qui devront trouver des repreneurs dans les 10 ans qui viennent. C’est le gros travail du renouvellement des générations qui nous attend… », prédit Thomas Guégan.

Des discours qui, en dépit de l’ambiance festive de la journée témoignent bien de l’inquiètude du monde agricole. Cet après-midi la foule considérable qui est venue à la rencontre des agriculteurs et s’est passionnée pour les diverses animations leur a sans doute apporté un peu de baume au coeur…

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