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Oust à Brocéliande

Publié le 19 novembre 2017

Guer. Sabres et Casoars : une cérémonie grandiose à Saint-Cyr

« A genoux les bazars! »…/… »Debout les hommes! ». Entre ces deux petites phrases lancées au micro dans la pénombre de la Cour Rivoli, au coeur du camp de Saint-Cyr Coëtquidan, des dizaines de vies ont basculé. Celles des nouveaux élèves de Saint-Cyr qui sont entrés dans l’univers des Saint-cyriens. Le symbole de ce changement de statut est un képi surnomté d’une touffe de plumes blanches et rouges. Le casoar, symbole célèbre dans le monde entier de cette prestigieuse école militaire, vient d’être officiellement remis à une nouvelle promotion d’élèves qui ont réussi le concours très sélectif d’entrée à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) pour embrasser la carrière militaire. C’est le cas de Paul. Ce jeune homme de 21 ans est fils de gendarmes. « Dès mon plus jeune âge j’ai su que je serai militaire. Bien sur j’ai été élevé dans ce milieu, j’ai connu les multiples déplacements au gré des affectations mon père, mais ma conviction est plus profonde », explique le jeune homme avec détermination. Pourtant, il y a dix ans, son père a perdu la vie dans l’exercice de ses fonctions . « A l’époque j’ai pris un peu de recul avec le monde militaire, mais ma conviction était toujours la même. Ce drame a été un choc, mais il n’a rien changé, au contraire cela a renforcé dans mon envie… » poursuit Paul. Il a intégré le lycée militaire d’Aix-en-Provence avec Saint-Cyr en ligne de mire. Il a raté de peu une première fois le concours d’entrée, mais cette année, il l’a réussi. Il est même le major de sa promotion, le meilleur élève. Ce qui lui valu de recevoir son Casoar des mains du chef d’Etat-Major des armées. « C’est le début de quelque chose. C’est un pas de plus dans l’institution militaire. Quand on est au combat, on ne peut pas mentir on est soi-même. C’est ça qui m’intéresse… »

Si la mémoire collective retient cette coiffe très particulière, les Saint-Cyriens ne sont pas les seuls  à recevoir une distinction qui marque ce passage vers un autre moment de la carrière militaire.

Leurs camarades de l’école Interarmes ont reçu eux, un sabre, avec un cérémonial très particulier, celui de l’adoubement, directement tiré de la tradition chevaleresque. Cette école reçoit des militaires de niveau bac +2 qui font le choix d’intégrer l’école du commandement. Elodie, 26 ans, engagée depuis 2010, accomplissait une carrière militaire passionnante dans le contrôle aérien pour le compte de l’aviation légère de l’armée de Terre (les hélicoptères). Son officier supérieur a décelé en elle des capacités à donner une autre orientation à sa carrière. Un dialogue qui a débouché sur une prise de conscience. « Je faisais un métier qui m’intéressait beaucoup, mais par-dessus tout, j’avais envie de servir mon pays et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de passer le concours d’entrée à l’école interarmes », explique la jeune femme. Une décision lourde de conséquences. Car Elodie, en faisant ce choix prend le risque de ne pas retrouver son précédent métier. Elle le sait et elle l’a complètement accepté. Elle espère d’ailleurs poursuivre sa carrière dans l’artillerie ou le génie. Quelques jours avant de recevoir leur sabre, les élèves de l’EMIA vivent un moment particulier, la veillée aux drapeaux. Une nuit de réflexion avec leurs parrains. « C’est un moment très solennel , une nuit au cours de laquelle on se pose la question de notre engagement, on prend la mesure des responsabilités qui nous incomberont. On se rappelle qu’on a choisi un métier dans lequel on peut donner la mort, pour lequel on peut aller jusqu’au sacrifice suprême et que l’on aura la charge de la vie des hommes qui seront sous notre commandement. On est là pour grandir, pour s’élever… » relate Elodie

Comme Paul, Elodie sait que ce samedi soir 18 novembre, marque un aboutissement, mais surtout le début d’une autre vie. Celle du dévouement à son pays.

Samedi soir, la cérémonie, présidée par le général Jean-Pierre Bosser, chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre était à la fois grandiose et intimiste. Car dans les gradins, le public était constitué des plus hautes autorités civiles et militaire, mais surtout  des familles, des proches des 336 élèves dont 190 de l’école spéciale de Saint-Cyr qui ont reçu le Casoar et 99 de l’école militaire interarmes qui ont reçu le sabre auxquels s’ajoutaient 47 élèves venus de pays étrangers amis. Une soirée chargée des symboles qui font la grandeur et la réputation de Saint-Cyr . On en retiendra par exemple le chant de la galette entonné par les Saint-cyriens et la prière de l’école interarmes juste après qu’ils aient reçu le casoar et le sabre, avant le défilé de clôture.

L’origine du Casoar

Le casoar c’est donc ce képi orné de plumes qu’arbore fièrement les saint-cyriens. C’est aussi le nom d’un grand oiseau au crâne surmonté d’un casque originaire d’Australie, que l’on compare souvent à une autruche. Mais le shako des saint-cyriens n’a jamais porté les plumes de cet animal. L’histoire remonte à 1855 lorsqu’à l’occasion d’une visite de la Reine d’Angleterre l’Empereur Nappoléon III avait fait porter aux Saint-Cyriens les couleurs de la cour d’Angleterre. L’initiative avait déplu aux élèves officiers qui par dérision ont donné le nom de Casoar à ce plumet en référence au premier oiseau qui venait d’arriver au zoo de Vincennes. Depuis, le Casoar ou « caso » est devenu le symbole, le signe d’identification des élèves-officiers qui sont les seuls au monde à le porter.

Paul et Elodie, sabre et casoar


Regardez les très belles images réalisée par la DIRCOM de Saint-Cyr Coëtquidan:

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