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Publié le 13 avril 2017

Josselin. Le conservatoire du rhododendron s’enrichit encore

C’est à Josselin que se trouve un jardin extraordinaire, un endroit sans doute unique au monde. Le conservatoire des rhododendrons inauguré il y a trois ans ne cesse de s’enrichir de nouvelles variétés, grâce aux donations que fait chaque année à Josselin un des plus grands spécialistes de l’hybridation de cette plante, Marc Colombelle. Mais ce sont les générations futures qui auront le privilège de découvrir ce conservatoire dans toute sa plénitude. Le temps que dame nature fasse son travail et que ces rhodos uniques déploient toute leur beauté.

En attendant de pouvoir se promener sous des arbustes de plusieurs mètres de haut, les promeneurs peuvent avoir une première idée de ce nouvel univers. Les premiers plants installés il y a trois ans fleurissent, comme des navires amiral, au milieu d’un foisonnement d’autres plantes : Azalées, Hortensias, camélias skimmias, jonquilles… Car, c’est toute une architecture végétale qui se met progressivement en place à l’entrée du Bois d’Amour. Le travail du jardinier c’est de se projeter dans le futur en imaginant le théatre de verdure qu’il créé pour un horizon à dix, quinze, vingt ans… C’est ce que fait à Josselin Alain Hivert, le responsable des services techniques et ses équipes en associant les rhododendrons avec ses autres variétés qui feront patienter le promeneur en apportant leur diversités de fleurs et de feuilles et surtout en échelonnant leur floraison d’une saison à l’autre. Ce jeudi, accompagné d’élus, il a découvert ce qui est sans doute la première floraison d’envergure du conservatoire des rhododendrons depuis sa création.

Ce conservatoire est d’abord un concentré d’amitiés et de passions. Celles unissant le maire de Josselin, Joseph Séveno, Christian Hays, amateur de plantes et Marc Colombelle. Car les rhododendrons qui sont plantés à Josselin ont une particularité : ce sont des variétés polyploïdes, uniques, obtenues par Marc Colombelle. Petite explication en version courte. Les rhododendrons sont en principe des variétés diploïdes, c’est à dire qu’ils possèdent deux jeux de chromosomes. Mais il en existe certains qui ont un nombre plus important de chromosomes (3, 4, voire parfois 5) qui sont donc appelés polyploïdes. Il s’agit d’exceptions naturelles, rarissimes, des « erreurs de la nature ». Or, ces polyploïdes présentent des caractéristiques étonnantes et spectaculaires. Plus grands, plus beaux, plus forts… « Disons qu’il y a la même différence entre un diploïde et un polyploïde qu’entre moi et Schwarzenegger et ce de façon naturelle », résume Marc Colombelle.

Les hybrideurs, ceux qui croisent des plantes pour obtenir de nouvelles variétés, se sont dit que le croisement de ces polyploïdes pouvait avoir des résultats étonnants. Encore fallait-il pouvoir repérer ces exceptions naturelles. C’est ce que permet depuis quelques années, l’Université de Coimbra au Portugal. Grace aux recherches scientifiques de ce laboratoire unique au monde les hybrideurs peuvent -depuis quelques années seulement- mener à bien leurs expériences créatrices en les maitrisant. C’est ce que fait Marc Colombelle qui crée ainsi en permanence de nouvelles variétés de rhodos qu’il offre à la ville de Josselin pour étoffer son conservatoire. Cette année encore, 160 nouveaux rhododendrons viennent enrichir cette collection.

Ce projet s’inscrit dans la volonté de la municipalité de Josselin de mettre en valeur le Bois d’Amour dans le cadre du développement de son attractivité touristique. Il en constitue d’ailleurs une des pièces maitresses.

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